« Château-Rouge » : le moment du choix de l’orientation dans un collège parisien, entre cinéma direct et apartés

L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER

On conseille souvent aux jeunes scolarisés de se projeter dans l’avenir en partant de leurs désirs. Et non pas en choisissant la filière « efficace » du moment. Mais ce n’est pas donné à tout le monde. Le constat n’a rien de nouveau, mais le regard de la cinéaste Hélène Milano (Les Roses noires, 2012 ; Les Charbons ardents, 2019) change tout : dans Château-Rouge, du nom du quartier de la Goutte-d’Or, à Paris, dans le 18ᵉ arrondissement, où se trouve le collège Georges-Clémenceau, la réalisatrice nous retourne avec ses portraits d’élèves en classe de 3ᵉ. Dans ce quartier du nord de la capitale, qui mêle des populations d’origine étrangère, certains élèves ont des parcours éprouvants, telle cette jeune fille qui veut bien voir une psy, « à condition » que sa mère ne soit pas au courant.

L’agilité du récit est formidable, entre cinéma direct et moments en aparté. Ces allers-retours fluides permettent au spectateur de faire connaissance et de s’attacher à un groupe d’adolescents, lesquels se retrouvent régulièrement avec leurs professeurs. Ils font le point sur leur avenir, puisque le lycée approche et qu’il va falloir émettre des vœux sur un logiciel – un dispositif particulier dans la capitale, prenant en compte le niveau scolaire, le secteur géographique, d’éventuels « bonus » en fonction du statut social, etc.

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