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Six hommes ont été interpellés au terme de deux ans d’enquête pour « des faits de braconnage d’une particulière gravité » commis dans le Cher, a annoncé l’Office français de la biodiversité (OFB), vendredi 28 février. L’enquête, ouverte par l’OFB au début de l’année 2023 à la suite de la découverte de traces de véhicules dans des zones naturelles interdites à la circulation en forêt de Sologne, a permis de montrer que « ces chasseurs aguerris menaient ces actions de braconnage par recherche de sensations fortes ».

Ces chasseurs « appartenant tous au monde de la grande vénerie et parfaitement connaisseurs de la réglementation en matière de chasse » n’hésitaient pas « à tuer les animaux en les percutant en voiture ou par arme à feu » en dehors de tout cadre légal, a précisé l’OFB dans un communiqué. « Ils pensaient pouvoir agir impunément compte tenu des très fortes populations de sangliers et de grand gibier dans le département », selon l’OFB, qui précise que la viande était destinée à leur consommation personnelle, mais aussi broyée pour nourrir leurs chiens.

Les perquisitions de leurs domiciles « réalisées par l’OFB et la gendarmerie » ont aussi conduit à la saisie de trophées de chasse et d’une trentaine d’armes, « dont certaines illégalement détenues ». Interpellés mardi, ils encourent une peine de quatre ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende. L’OFB rappelle que les actes de braconnage de ce type « occasionnent des atteintes à la biodiversité en perturbant les espèces animales présentes et dégradent fortement leurs habitats et les espaces naturels ».

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Des pratiques de chasse contestées

Les agents de l’établissement public consacré à la sauvegarde de la biodiversité, sous tutelle du gouvernement, sont notamment chargés de faire respecter les règles en matière d’usage des pesticides, d’arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs et de lutter contre le trafic d’espèces protégées. Ils sont depuis plusieurs mois la cible d’attaques du monde agricole et de plusieurs partis et personnalités politiques.

Récemment, une autre enquête préliminaire a été ouverte et confiée en partie à l’OFB pour des faits de chasse à courre, à la suite de l’abattage d’un cerf sur la propriété du réalisateur Luc Besson. Des chasseurs se sont introduits vendredi 21 février dans la propriété du réalisateur, située dans l’Orne, avant d’y abattre le cerf qu’ils traquaient.

« Cette intrusion est irrégulière, et il y a bien eu abattage de l’animal malgré les protestations de la propriétaire des lieux, la préfecture n’encourage pas cette pratique et ne la tolère pas », avait déclaré samedi dernier la préfecture du département, en confirmant l’ouverture de l’enquête.

L’affaire a connu un fort écho médiatique, relançant le débat sur les pratiques de certains chasseurs, sujet fortement clivant entre les partisans de la chasse et ses contempteurs. « L’animal n’était pas blessé, ils sont rentrés chez elle et ont achevé le cerf devant elle à coups de couteau. C’est donc un meurtre », s’est notamment indigné publiquement Luc Besson.

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Le Monde avec AFP

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