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Les résultats de la dernière enquête internationale Timss [pour Trends in International Mathematics and Science Study, enquête menée en 2023] mesurant les compétences des élèves de CM1 et de 4e en mathématiques et en sciences ont été publiés en décembre 2024. Cette enquête met en évidence que, pour ce qui concerne le niveau des élèves de CM1, la France est la lanterne rouge de l’Europe et avant dernière au niveau de l’OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques].

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Si ces résultats sont stables par rapport à la même enquête menée en 2019, ils montrent que notre système éducatif est loin d’avoir renoué avec la promesse émancipatrice attachée à son histoire.

Non seulement parce que la France y est de nouveau la championne des inégalités de résultats en fonction de l’origine sociale, mais parce que l’explosion, dans notre pays, des écarts entre les performances en mathématiques entre les filles et les garçons, à la faveur de ces derniers, fait de la France la championne des inégalités de genre, que l’on retrouve dans la plupart des pays de l’OCDE, toujours à l’avantage des garçons.

Echec flagrant

Si l’on ajoute à ces nouvelles données celles dont nous disposons depuis belle lurette, à savoir, par exemple, que moins de 7 % des lauréats des concours les plus sélectifs sont issus, aujourd’hui, de milieux ouvriers quand ils étaient 15 % en 1969, force est de constater l’échec flagrant des réformes de démocratisation de l’école. Or, cet échec, qui pousse à son comble la défiance des Français envers les pouvoirs publics, n’est-il pas, au regard de notre histoire, proprement intolérable ?

L’école française ne se donne pas seulement pour mission d’instruire. Elle se veut, depuis sa création, le levier principal de l’émancipation sociale. Or, comment l’accroissement le plus têtu des inégalités pourrait-il masquer la vanité des politiques scolaires menées depuis quarante ans et dont les pouvoirs publics n’ont jamais eu le courage de dresser le bilan ? Car la vérité ici doit être dite : il n’y a jamais eu d’alternance dans notre pays en matière de politique scolaire depuis le début des années 1970.

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