Du premier EVJF – pour « enterrement de vie de jeune fille » – auquel elle a participé, Louise (les personnes citées par leur seul prénom ont souhaité l’anonymat), 26 ans, chargée de production dans une radio publique, garde le souvenir d’un « événement bourré de clichés » : « On devait porter des masques et du rose, cocher les cases de ce qui est attendu d’une femme. » Parmi les moments les plus lunaires, l’envoi d’un strip-teaseur par le beau-frère de la future mariée, malgré les réticences exprimées par cette dernière.
« Avec le recul, ça a été assez violent ! Le mec est arrivé à moitié à poil sans prévenir, sous couvert qu’on est des filles qui vont renverser les normes le temps d’un week-end. Ça ressemblait à quelque chose entre le comique et l’horreur », raconte la vingtenaire.
Combien de jeunes femmes, comme elle, participent à ce protocole devenu incontournable, tout en questionnant les valeurs qu’il véhicule ?
Rituel d’origine anglo-saxonne importé en France au tournant des années 2000, l’EVJF n’a jamais été autant célébré. Seulement 12 % des femmes françaises organisaient un tel rite il y a vingt-cinq ans, elles sont aujourd’hui 72 % des moins de 30 ans, selon une publication de l’Institut national d’études démographiques (INED) publiée en 2019.
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