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Histoires Web lundi, juillet 8
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Les températures n’ont cessé de dépasser les 40 °C, sans offrir de répit, pas même la nuit. « C’est comme de vivre dans un four », dit Ruqqaya Bibi, habitante d’un quartier populaire de Karachi. A la fin du mois de juin, huit jours durant, la grande ville portuaire du sud du Pakistan a subi une vague de chaleur torride, couplée à une humidité sans précédent. Les hôpitaux ont été submergés par un afflux de malades souffrant d’insolation et de déshydratation sévère. « Les patients, dont le nombre dépasse de loin la normale, présentent de fortes fièvres, une fébrilité, des vomissements et des diarrhées », détaille Shaguta Ismail, infirmière à l’hôpital civil Dr Ruth K. M. Pfau, un établissement public de la mégapole.

En dix jours, au moins quarante-neuf personnes sont mortes à Karachi en raison de la chaleur, selon un bilan des autorités provinciales daté du mardi 2 juillet. En réalité, la canicule y a vraisemblablement coûté la vie à plusieurs centaines de personnes, rien qu’en une semaine. « Nos morgues voient habituellement arriver entre vingt-cinq et trente corps par jour, estime Faisal Edhi, directeur de la Fondation Edhi, qui gère des chambres mortuaires et une flotte d’ambulances. Entre le 21 et le 27 juin, ce nombre est monté en flèche pour atteindre les 830 », poursuit-il. Une augmentation qui coïncide avec le pic de la vague de chaleur. Avant de s’abattre sur Karachi, la canicule a frappé bien d’autres localités. A la fin du mois de mai, la température a dépassé les 52 °C dans la cité archéologique de Mohenjo-daro, site majeur de la civilisation de la vallée de l’Indus.

Des vagues de chaleur inhumaine se sont également abattues sur tout le nord de l’Inde voisine. A New Delhi, le thermomètre a dangereusement flirté avec les 50 °C, terrassant les habitants et menaçant leur vie. Trente-trois agents électoraux sont morts de coup de chaud en Uttar Pradesh, le 1er juin ; quelques jours plus tôt, dans l’Etat du Bihar, quatorze personnes ont péri en vingt-quatre heures sous l’effet de la canicule. Des milliers de personnes ont été hospitalisées. « Les hautes températures ont des effets désastreux sur le corps, il existe tout un éventail de maladies liées à la chaleur, l’insolation étant le stade ultime », met en garde Amlendu Yadav, professeur à l’hôpital Dr Ram Manohar Lohia de New Delhi.

« Faire baisser la température corporelle »

Le réchauffement climatique promettant la multiplication de ces épisodes de forte chaleur, cet établissement public de la capitale indienne a inauguré, à la mi-mai, une unité destinée à traiter les victimes de grave insolation. Celles admises dans cet hôpital sont immédiatement plongées dans une baignoire en céramique remplie de glace. « La plupart des patients arrivent ici inconscients, ils vomissent, convulsent, il faut tout mettre en œuvre pour faire baisser leur température corporelle aussi vite que possible et éviter ainsi la défaillance des organes vitaux », explique le professeur Yadav. Le taux de mortalité d’une insolation sévère est de 80 %, mais peut-être ramené à 10 % grâce à une prise en charge rapide.

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