Meilleures Actions
Histoires Web mercredi, avril 2
Bulletin

Matthieu (son prénom a été changé) se souvient encore de ce sermon. Alors adolescent en camp de vacances, une animatrice lui demande quel métier il souhaite exercer plus tard. « Je veux gagner des sous », répond le garçon de 16 ans. « Ce n’est pas une motivation », réplique l’adulte. Sept ans plus tard, force est de constater que ces remontrances n’ont eu que peu d’effet. A 23 ans, le sentiment de Matthieu n’a pas évolué et a clairement guidé ses choix d’orientation.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « On fait des politiques de jeunesse des politiques sociales, au risque de couper les ailes des jeunes issus de milieux modestes »

« Je me suis demandé : quelle branche est la plus lucrative et maintient le plus de portes ouvertes ? Oh, c’est la finance ! » Après avoir intégré Sciences Po Paris, l’étudiant en master finance et stratégie se dirige vers la fusion-acquisition – aussi appelée « M & A », pour « mergers and acquisitions », par ceux qui la pratiquent. Ses prétentions salariales en sortie d’école sont d’un minimum de 60 000 euros annuels brut, une moyenne pour les postes d’analyste dans les grandes banques, « sans compter le bonus, qui peut être de 30 %, 50 %, 70 % de ton salaire ».

En contrepartie, Matthieu est prêt à donner de son temps. En stage de fin d’études dans une très grande banque française, il fait parfois des semaines de plus de 70 heures. « Il faut se demander à quel pourcentage de ta vie tu es prêt à renoncer pour de l’argent, justifie le jeune homme. Je veux le plus bel appart, les plus belles vacances, le plus gros nombre de zéros sur ma fiche de paye. » Matthieu a choisi la voie qui lui permettrait, à son sens, d’être « le meilleur et le premier ».

« Indicateur de prestige »

Il vous reste 83.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.