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L’AVIS DU « MONDE  » – POURQUOI PAS

Après Lettre à Franco (2019), Alejandro Amenabar, habile imagier du cinéma espagnol, remonte le fil de l’histoire jusqu’au Siècle d’or, pour se frotter à une grande figure des lettres ibériques, Miguel de Cervantès, le père du roman moderne avec le célébrissime Don Quichotte (L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, 1605). On peut s’étonner, à ce titre, que la vie si rocambolesque de l’écrivain n’ait jusqu’alors que si peu fourni matière à biopics. Amenabar se concentre sur un épisode bien précis de sa jeunesse d’aventurier, avant la gloire littéraire, à savoir ses années de captivité à Alger, entre 1575 et 1580, quand le conflit entre mondes chrétien et ottoman faisait rage en pleine Méditerranée.

Pris en mer dans une rafle corsaire, l’hidalgo Miguel de Cervantes est livré au sultan d’Alger, le pacha Hasan Baja, parmi d’autres prisonniers, les roturiers étant vendus comme esclaves et ceux de qualité mis aux fers en attente de rançon. Le jeune homme, revenu le bras en charpie de la bataille de Lépante, divertit ses camarades détenus grâce à ses talents de conteur. Ceux-ci remontent aux oreilles du pacha – un converti à l’islam, dit « le Vénitien » en raison de ses origines – qui le convie dans ses salons pour écouter ses fables. Cervantès obtient de sa part des faveurs. En l’occurrence, la permission de se promener la journée dans Alger la cosmopolite, où il découvre, dans l’arrière-salon des coiffeurs, une permissivité orientale pour les amours entre hommes.

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