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Une forme de lassitude s’est installée, chez les acteurs de la santé, alors que Geneviève Darrieussecq, sixième ministre du second quinquennat Macron, doit laisser sa place à un septième. L’inquiétude demeure également, alors que le sentiment de flottement politique se prolonge, face à des problématiques qui restent sans réponse.

Première préoccupation de nombreux citoyens : l’accès aux soins. La crise de l’hôpital, touché de plein fouet par la pénurie de médecins et de soignants, se poursuit, de même que l’aggravation du problème des déserts médicaux, qui concerne des territoires toujours plus nombreux.

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Emmanuel Macron a beaucoup promis à ce sujet, en s’engageant à « désengorger » les services des urgences pour la fin de l’année 2024, ou à trouver un médecin traitant pour tous les malades chroniques qui n’en ont pas. Sans oublier la réforme de la très décriée « tarification à l’activité » dans les hôpitaux, annoncée en grande pompe en janvier 2023. Mais un ministre de la santé a chassé l’autre, et ces promesses restent en grande partie en suspens.

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Idem de plusieurs dossiers sur lesquels l’exécutif s’est récemment encore avancé, comme la future « loi infirmiers-infirmières » que le premier ministre démissionnaire, Michel Barnier, a reprise à son compte dans sa déclaration de politique générale, le 1er octobre (un chantier ouvert, en 2023, par François Braun, alors ministre de la santé). Ou des engagements pris en direction de la pédiatrie, ou de la santé mentale érigée en « grande cause » de l’année 2025.

Le sujet des déficits va s’imposer

Sur le terrain, les acteurs de la santé ne voient pas venir les réformes structurelles qu’ils appellent de leurs vœux. Qu’il s’agisse d’une loi pluriannuelle de financement, pour avoir une visibilité à long terme sur les investissements dans leur secteur, ou d’une refonte de la carte hospitalière, en premier lieu pour les services des urgences et les maternités, que certains syndicats réclament pour adapter l’offre de soins à la réalité des forces en présence.

La disparition probable, avec le départ du gouvernement Barnier, de certaines mesures inscrites dans les textes budgétaires, devrait, en revanche, être bien accueillie, tels les trois jours de carence pour les arrêts maladie dans la fonction publique hospitalière, et chez les praticiens hospitaliers, qui ont provoqué une levée de boucliers. Même chose de la hausse annoncée du « ticket modérateur » – soit la somme restant à la charge du patient, le plus souvent couverte par la complémentaire santé – sur les médicaments et les consultations médicales, qui inquiétait les médecins comme les associations de patients et sur laquelle M. Barnier a rétropédalé, quelques heures avant le recours au 49.3, lundi 2 décembre, pour faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

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