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Emmanuel Macron voulait redonner la parole aux Français. Sur ce point-là, le président de la République a réussi son pari. Car, trois semaines après une dissolution surprise et au terme d’une campagne de premier tour foudroyante, électrisée par la possibilité d’une arrivée au pouvoir du Rassemblement national (RN), les électeurs se sont exprimés massivement. Dimanche 30 juin, 66,7 % des électeurs ont voté.

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Depuis 1997, les dernières élections législatives décorrélées d’une élection présidentielle (67,9 % de participation), jamais des élections législatives n’avaient connu un tel niveau d’engagement. Même s’il se situe très loin du record de la Ve République (82,8 % en 1978), ce résultat est bien supérieur aux 47,5 % de 2022 ou aux 48,7 % de 2017, des années où les législatives étaient devenues un troisième tour de validation de l’élection présidentielle.

Dimanche, les multiples enjeux autour de l’avenir du pays, le ressentiment contre un président de la République en place depuis sept ans et la peur des extrêmes ont mobilisé partout en France. Finalement, le premier tour de ces élections législatives hors norme dessine un entre-deux-tours totalement inédit avec 76 élus dès le premier tour, seulement 191 duels, 5 quadrangulaires et surtout 305 triangulaires. La conséquence d’une tripartition de la vie politique française à l’œuvre depuis 2017 où chaque bloc ne rêve que d’écraser les deux autres.

Mais, cette fois-ci, la tectonique des plaques électorales a été totalement bouleversée avec l’affaiblissement sans précédent du mouvement d’un président de la République et une propagation de l’extrême droite dans toutes les couches de la société et dans tous les départements. Seul ou avec ses alliés venus dans les bagages du président Les Républicains (LR) Eric Ciotti, le Rassemblement national (RN) peut toujours ravir la majorité absolue ou, au minimum, devenir le groupe le plus puissant de l’Assemblée nationale.

Une progression impressionnante

La vague d’extrême droite des élections européennes du 9 juin (31,4 %) a continué de déferler sur l’ensemble du territoire. Avec 33,2 % des voix au niveau national, la progression par rapport aux législatives de 2022 est impressionnante. Le parti héritier du FN a élu, dès le premier tour, 38 députés et un LR allié. Marine Le Pen a ainsi été reconduite avec plus de 58 % des voix dans sa circonscription du Pas-de-Calais, tout comme le vice-président de l’Assemblée nationale, Sébastien Chenu (Nord), Julien Odoul (Yonne), Edwige Diaz (Gironde), Bruno Bilde (Pas-de-Calais). En tout, 383 autres candidats du RN se qualifient. Si l’on ajoute les 60 LR-RN de M. Ciotti, cela représente un total de 443 circonscriptions où l’extrême droite est présente au second tour… Le RN l’aborde en tête dans 222 circonscriptions et les candidats LR soutenus par lui le sont dans 38 autres. Les candidats RN n’avaient réalisé cette performance que dans 65 circonscriptions en 2022. Cent quatre-vingts de ces candidats RN ont déjà réalisé un score supérieur à 40 % et ont donc de très bonnes chances d’être élus au second tour.

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