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Un Donald Trump fidèle à lui-même, multipliant les propos mensongers, face à un Joe Biden à la voix enrouée, bafouillant et ne terminant pas ses phrases : les deux candidats à la présidentielle américaine se sont livrés à un duel poussif, jeudi 27 juin, sur le plateau de la chaîne CNN, à Atlanta (Géorgie, sud-est). Ce premier débat censé lancer la campagne n’aura sans doute pas rassuré les démocrates alors que le président américain peine à rattraper son prédécesseur dans les sondages.

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Les deux candidats à la présidentielle américaine ont ferraillé sur l’inflation, l’immigration, l’avortement ou l’Ukraine, sans grande surprise sur le fond. Très embrouillé, Joe Biden n’a jamais réussi à s’imposer réellement, même s’il a un peu gagné en aisance au fil du débat. « L’inflation tue notre pays », a affirmé d’emblée Donald Trump extrêmement à l’aise, reprenant un argument qu’il sait porteur auprès des Américains, et assurant que son rival faisait du « mauvais travail », malgré la croissance robuste et l’emploi au beau fixe.

Le démocrate de 81 ans a, lui, attaqué sur un sujet qu’il sait délicat pour le milliardaire, en lui reprochant son action « terrible » contre le droit à l’avortement. Il a aussi accusé Donald Trump de « mentir » en affirmant que l’immigration clandestine faisait flamber la criminalité, avant d’aller sur un terrain plus personnel.

« Je n’ai rien fait de mal », dit Trump

Le démocrate a rappelé que le républicain était un « criminel », après avoir été jugé coupable dans une affaire de paiements dissimulés à une ancienne actrice de films X. Joe Biden a également jugé que Donald Trump avait le « sens moral d’un dépravé », le traitant à plusieurs reprises de « pleurnichard ». Il l’a aussi accusé d’avoir encouragé les émeutiers du Capitole, le 6 janvier 2021.

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« Je n’ai rien fait de mal », a répliqué l’ancien président, inculpé dans plusieurs autres affaires, en affirmant que le système judiciaire était « truqué ». Le républicain, qui n’a jamais concédé sa défaite en 2020, ne s’est pas engagé à reconnaître sans condition le verdict des urnes en novembre, assurant qu’il l’accepterait si l’élection était « juste et équitable ».

Donald Trump, sans aller jusqu’aux insultes dont il émaille ses discours de campagne, a affirmé que son rival n’était « pas taillé » pour être président, et l’a présenté comme un dirigeant faible. La guerre en Ukraine n’aurait jamais eu lieu si les Etats-Unis avaient un « leader », a-t-il prétendu.

Biden mis au défi de passer un « test cognitif »

L’ancien président, âgé de 78 ans, a par ailleurs mis au défi Joe Biden de se soumettre à un « test cognitif », en fanfaronnant qu’il en avait lui-même passé deux et qu’il avait « brillé », avant de vanter ses performances au golf pendant que son rival arborait un sourire moqueur.

L’ancien magnat de l’immobilier a multiplié les affirmations mensongères et les exagérations, sans intervention des deux journalistes de CNN animant la soirée. Ces derniers, en plus de poser des questions, ont essentiellement veillé au respect du temps de parole de chacun, coupant le micro dès qu’il était écoulé, ce qui a empêché les interruptions intempestives.

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Le débat, sauf surprise, ne devrait pas faire beaucoup bouger les lignes, dans un pays où la polarisation politique est extrême. Mais l’enjeu n’en est pas moins énorme : si l’un des deux candidats arrive à séduire quelques électeurs indépendants, cela pourrait suffire à lui donner l’avantage en novembre, tant le scrutin s’annonce serré.

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Pour cela, Joe Biden devait en particulier rassurer sur sa vitalité et sa santé, et à cet égard, sa prestation jeudi risque fort d’être vue comme une occasion manquée. « Ça a été un début laborieux, c’est évident pour tout le monde, je ne le conteste pas », a reconnu la vice-présidente Kamala Harris, avant d’ajouter que Joe Biden avait été « lent au démarrage mais avait fini en force ». Comme pour se rassurer.

Le Monde avec AFP

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