Meilleures Actions
Histoires Web mercredi, juillet 3
Bulletin

Qui appelle à faire quoi au second tour des élections législatives ? Nettement distancée au premier tour des législatives, la coalition présidentielle d’Emmanuel Macron a appelé au « rassemblement » pour empêcher une victoire du Rassemblement national (RN), mais se divise d’ores et déjà sur le cas de La France insoumise (LFI).

Si la gauche prône le désistement systématique de ses candidats arrivés en troisième position pour faire battre l’extrême droite, Les Républicains (droite) ont choisi de ne pas choisir, certains cadres, comme François-Xavier Bellamy, jugeant que « le danger qui guette notre pays aujourd’hui, c’est l’extrême gauche ».

Lire aussi | En direct, résultats législatives 2024 : Gabriel Attal annonce que les candidats du camp présidentiel arrivés troisièmes se désisteront pour faire barrage au RN, avec des exceptions

La coalition présidentielle en ordre dispersé

Arrivé troisième, loin derrière le RN et la coalition de gauche du Nouveau Front populaire (NFP), le camp présidentiel a affiché un front divisé en adressant à ses candidats et électeurs des consignes floues et parfois différentes d’un parti à l’autre.

A Renaissance, le ton a été donné dès 20 heures par Emmanuel Macron qui a appelé à un « large rassemblement » au second tour des législatives contre le Rassemblement national, sans préciser si ce rassemblement inclura les candidats LFI. Même flou chez le premier ministre, Gabriel Attal, qui a appelé au « désistement [des] candidats [d’Ensemble] dont le maintien en troisième position [ferait] élire un député Rassemblement national face à un autre candidat qui défend, [comme la majorité présidentielle], les valeurs de la République ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Législatives 2024 : une forte mobilisation, avec des électeurs qui veulent « du changement et de l’ordre » ou « faire barrage au RN »

Dans un second temps, l’équipe de campagne d’Ensemble a précisé que cette consigne s’appliquerait aussi lorsqu’il s’agit de se désister en faveur d’un candidat LFI. Toutefois, le parti présidentiel regardera, au sein de la famille des « insoumis », le profil dudit candidat pour vérifier s’il est « compatible avec les valeurs républicaines sur le parlementarisme, l’universalisme, l’antisémitisme », précise-t-on à l’Elysée.

Première mise en application de cette consigne : la candidate Ensemble dans la 1re circonscription de la Somme, Albane Branlant, arrivée troisième, a annoncé dimanche qu’elle se désistait en faveur du député sortant LFI, François Ruffin, « face au risque du Rassemblement national ».

Auparavant, le président du MoDem, François Bayrou, a estimé sur TF1 : « Beaucoup de Français seraient totalement désespérés à retrouver un vote, un choix entre RN et LFI, et ceux-là, nous allons les prendre en compte. » Il préconise de « regarder circonscription par circonscription ».

L’ancien premier ministre et président d’Horizons, Edouard Philippe, a opté pour une autre ligne, estimant dimanche soir qu’« aucune voix » ne devait « se porter sur les candidats du Rassemblement national, ni sur ceux de La France insoumise », sans prévoir d’exception. « En cohérence avec cette position, je proposerai aux candidats Horizons arrivés troisièmes qui pourraient, par leur présence au second tour, sans espoir de victoire, favoriser l’élection d’un candidat des extrêmes, de se retirer au profit des candidats, des partis avec lesquels nous partageons les mêmes exigences démocratiques et républicaines. »

La gauche appelle au désistement pour faire battre le RN

Conformément à ce qu’elle avait annoncé avant le premier tour, la gauche a confirmé qu’elle appelait au désistement ses candidats arrivés en troisième position dans des circonscriptions où le RN est classé en tête. Le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a adressé cette consigne peu après 20 heures, tout comme le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, et Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Ecologistes.

Newsletter

« Politique »

Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique

S’inscrire

Celle-ci appelle à la « construction d’un nouveau front républicain » au second tour des élections législatives, interpellant directement le camp de M. Macron. « Il serait incompréhensible que certains continuent à ne pas faire la différence entre la gauche et l’extrême droite », a-t-elle déclaré, réclamant un désistement systématique des candidats républicains arrivés troisièmes pour faire battre le RN.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Le RN devance le Nouveau Front populaire, le camp Macron troisième : les enseignements du premier tour des législatives

Le parti de Raphaël Glucksmann, Place publique, a fait la même demande dans un communiqué publié dimanche soir. « L’histoire nous regarde et nous juge », ajoute Place publique, qui appelle également à « voter clairement » contre les candidats du RN. « Aucune voix ne doit manquer au désistement républicain », a réagi pour sa part Laurent Berger, ancien secrétaire général de la CFDT. « Face au danger, le ni-ni n’est pas de mise », a-t-il insisté, lui qui avait été cité au début de la campagne express des législatives comme possible premier ministre de la gauche par M. Glucksmann.

Les Républicains refusent d’appeler à voter contre l’extrême droite

« Le macronisme est mort », ont affirmé dimanche Les Républicains (LR) et refusé d’appeler à voter contre le RN dans les circonscriptions où ils ne sont pas qualifiés pour le second tour. « Là où nous ne sommes pas présents au second tour, considérant que les électeurs sont libres de leur choix, nous ne donnons pas de consigne nationale et laissons les Français s’exprimer en conscience », a affirmé dans un communiqué la direction de LR, qui n’a pas suivi son président, Eric Ciotti, qui a scellé une alliance avec le RN. Sur TF1, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy a estimé pour sa part : « Le danger qui guette notre pays aujourd’hui, c’est l’extrême gauche. »

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Législatives 2024 : pour Les Républicains, un premier tour qui confirme un affaiblissement au niveau national

Allié au RN, le président contesté de LR, Eric Ciotti, a appelé dimanche soir les électeurs de droite à rejeter le « terrifiant danger d’extrême gauche » au second tour des élections législatives, estimant que « la victoire [était] en vue pour porter Jordan Bardella à Matignon ».

Marion Maréchal appelle la droite à faire battre la gauche

L’eurodéputée Marion Maréchal, ex-Reconquête ! alliée au RN, a estimé dimanche que la majorité absolue était « possible » mais « pas encore acquise », et appelé les candidats de droite à faire barrage à la « coalition d’extrême gauche ».

« Il y a aujourd’hui des candidats LR qui vont pouvoir se maintenir au second tour, des candidats LR qui n’ont pas voulu faire l’union au premier tour. Il est de leur responsabilité de ne pas se maintenir à l’occasion de ce deuxième tour pour ne pas risquer (…) de favoriser et de faire le lit, aujourd’hui, de cette coalition d’extrême gauche », a-t-elle dit sur BFM-TV.

Le Monde

Réutiliser ce contenu

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.