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Sans goudron ni clôture. Et sans le moindre pavillon. Un étonnant futur de la zone pavillonnaire se dessine à Grand-Champ, dans le Morbihan, à 15 kilomètres au nord de Vannes. Sous les hauts résineux de l’ancien camping municipal, tout près de la piscine aux façades bleues, sept micromaisons sur roues donnent vie à un nouveau quartier, depuis la fin août. Vingt-deux autres de ces tiny houses d’une vingtaine de mètres carrés les rejoindront bientôt. Pour moitié, ce seront des mini-HLM achetés et acheminés par le bailleur social Morbihan Habitat.

De très sobres demeures, sur terrain communal, autour d’un bâtiment de bois central que s’apprête à ériger la mairie. La salle à manger, la chambre d’amis, la buanderie et le local à vélos communs y compenseront la surface limitée des logis. Une fois investis une cinquantaine de milliers d’euros dans leur tiny house, d’occasion le plus souvent, les habitants ne verseront que 150 euros de loyer mensuel à la commune – les familles logées par Morbihan Habitat, elles, s’acquitteront de 240 euros chaque mois.

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« L’obligation d’innover. » Telle est l’origine de ce lotissement pionnier d’habitats légers, à entendre Yves Bleunven, sénateur qui fut maire de la petite ville de 6 000 habitants avant son élection en 2023 comme sénateur (centriste) : « Nous sommes une commune rurale de zone tendue en deuxième couronne de Vannes. En vingt ans, le prix des maisons a doublé pour approcher les 400 000 euros. Les loyers montent facilement à 800 euros pour un T2. Donc les jeunes actifs vont se loger en troisième, quatrième couronne, ils engloutissent leur salaire dans l’essence. D’ici quelques années, les effectifs de nos écoles chuteront… » D’où l’impératif « d’une nouvelle étape dans le parcours résidentiel, d’une solution de transition pour accéder au logement plus rapidement ».

Clémentine Louis et son compagnon, Thomas Poussin, dans leur maison du hameau léger de Saint-André-des-Eaux (Côtes-d’Armor) le 5 septembre 2024.

Sur la terrasse de bois prolongeant une demeure miniature tout juste acquise, Elodie (elle n’a donné que son prénom, comme d’autres personnes interrogées), 38 ans, qui œuvre dans le social et magnifie de noir un regard clair, partage son soulagement. Un divorce, une maison vendue, l’immobilier à prix dissuasifs dans le secteur, un retour au domicile parental… Et le bonheur, enfin, d’avoir trouvé ce « sas où se poser ». Passée en deux pas de la porte d’entrée au coquet salon, elle commente : « Ce n’est pas grand, mais je m’y sens bien, je suis chez moi, j’ai un extérieur, un voisinage. Il y a une entraide sans le côté communautaire enfermant. »

Un petit loyer sur une longue durée

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