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Histoires Web samedi, septembre 6
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L’inspection générale des affaires sociales (IGAS) vit des heures troublées. Une fonctionnaire de ce prestigieux service, qui aurait dû être promue, ne l’a finalement pas été en raison de l’opposition de Catherine Vautrin. La décision de la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles est critiquée par deux organisations syndicales, pour des motifs juridiques mais aussi sur le plan des principes : elles y voient une punition totalement injustifiée, susceptible d’entretenir un climat de crainte parmi les agents affectés dans cette institution, alors qu’ils sont censés être à l’abri des vicissitudes du pouvoir politique.

Le différend concerne Virginie Cayré. Au début du printemps, inscrite en tête de liste du « tableau d’avancement » (qui est établi par ordre de mérite), cette inspectrice des affaires sociales de première classe devait être nommée inspectrice générale. Mais sa désignation, qui n’était, au départ, qu’une formalité, n’a pas été prononcée, tandis que deux autres de ses collègues, figurant après elle sur ce même tableau, ont bénéficié de la promotion prévue, à la fin de mars et au début d’avril.

Au sein du service, le sort réservé à Mme Cayré a choqué, conduisant le syndicat des membres de l’IGAS (Smigas) à intervenir. Dans une publication interne diffusée en juillet, cette organisation raconte avoir eu un échange à ce sujet avec le chef de l’inspection, Thomas Audigé. Ce dernier a alors expliqué – selon le Smigas – que Mme Vautrin avait bloqué la nomination de Mme Cayré en invoquant la « manière de servir » de la fonctionnaire quand elle était à la tête de l’agence régionale de santé (ARS) du Grand-Est, de 2020 à 2024. Sollicité par Le Monde, M. Audigé a fait savoir qu’il ne souhaitait pas s’exprimer. Egalement contacté, le cabinet de la ministre n’apporte aucun éclaircissement sur ce point : pas de démenti ni de confirmation.

La CFDT craint pour « l’indépendance »

Une chose – au moins – est sûre : Mme Vautrin est une figure politique du Grand-Est depuis plusieurs décennies, ayant été députée de la Marne et présidente de l’intercommunalité de Reims. Quant à Mme Cayré, le Smigas souligne qu’à l’époque où elle dirigeait l’ARS du Grand-Est, cette administration a procédé à un signalement au procureur de la République dans le cadre du scandale des eaux minérales de Nestlé. Mais rien, à ce stade, ne démontre qu’une telle initiative ait déplu à Mme Vautrin.

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