En mars dernier, Catherine Pégard avait dû lâcher la présidence du château de Versailles après trois mandats et un long intérim. A 70 ans, l’ancienne conseillère de Nicolas Sarkozy rebondit à Afalula, l’agence française qui copilote l’aménagement de la nécropole nabatéenne d’Al-Ula, en Arabie saoudite. D’après les informations du Monde, elle occupera à partir du 1er octobre le poste de directrice du développement culturel, dans un organigramme désormais remanié.
L’arrivée de Catherine Pégard coïncide avec une réorganisation interne menée à bas bruits par Jean-Yves Le Drian depuis qu’il a pris les rênes de l’agence en juillet 2023. Il n’avait pas échappé à ce fin connaisseur du monde arabe que les relations avec les Saoudiens s’étaient passablement refroidies, malgré un doublement de la dotation annuelle d’Afalula, passée l’an dernier de 30 à 60 millions d’euros. Sur le terrain, la concurrence avec les consultants anglo-saxons est féroce. L’offre française est obsolète. Le pôle « projet équestre », vieux dada de son prédécesseur, Gérard Mestrallet, cadre peu avec les ambitions d’un pays qui veut jouer un rôle majeur sur la scène culturelle mondiale. Les priorités sont désormais ailleurs, à Riyad, qui accueillera en 2030 l’Exposition universelle, à Djedda, où bouillonnent les projets patrimoniaux, à Neom, qui se voit en laboratoire du futur. « Entre 2018 et 2024, la France n’a pas changé de logiciel, les Saoudiens si. Si on ne s’aligne pas sur leurs intérêts, on n’arrivera à rien », résume un proche du dossier.
« Donner un coup d’accélérateur »
Pour redynamiser les relations avec les Saoudiens, l’ex-ministre des affaires étrangères d’Emmanuel Macron, s’appuie sur un conseiller spécial, Jean-Claude Mallet, l’ancien lobbyiste en chef de TotalEnergies et un fidèle, qui l’avait suivi de 2012 à 2019 au ministère de la défense puis aux affaires étrangères. Un nouveau comité exécutif a été mis en place cet été, composé de quatre directeurs. Trois d’entre eux avaient été dévoilés cet été, dont le responsable de la communication institutionnelle Mathias Curnier, qui élargit son périmètre au tourisme. Catherine Pégard prend la tête d’une grosse direction, coiffant le pôle « Art, culture et patrimoine » dont la direction reste assurée par Sophie Makariou.
A Afalula, l’ancienne présidente de Versailles sera chargée de « donner un coup d’accélérateur » à la présence des institutions françaises à Al-Ula, limitée pour l’heure au seul partenariat de 12 millions d’euros signé avec le Centre Pompidou pour la réalisation d’un futur musée d’art contemporain.
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