NETFLIX – À LA DEMANDE – SÉRIE
Son châssis longiligne laqué d’un rouge framboise écrasée évoque plus les designs de l’électroménager des années 1970 que la terreur. Son visage, qui apparaît sur un écran à tube cathodique, est celui de l’archétype de la ménagère de moins de 50 ans, telle que la rêvaient les publicitaires il y a un demi-siècle. Ce qui n’empêche pas Cassandra de répandre le malheur autour d’elle.
La minisérie allemande dont ce robot (peut-on dire « cette robote » ?) est le personnage central va et vient entre la RFA, telle que la gouvernait le chancelier Helmut Schmidt, et l’Allemagne d’aujourd’hui, faisant de l’idéal féminin germanique défini par le triple « K » (Kinder, Küche, Kirche – les « enfants », la « cuisine », l’« église ») une figure maléfique.
L’idée est assez forte pour porter la série de bout en bout – ou presque. La conclusion, forcément paroxystique, de la lutte entre la famille Prill, incarnation d’une nation métissée et tolérante, et Cassandra, la femme-robot que les diktats de la tradition ont rendue folle, cache ses incohérences et ses excès dans un tourbillon de violence. Mais ce n’est pas assez pour gâcher l’exquis malaise qui vient à la vision de la série.
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