Malgré un coup de mou au deuxième set, Carlos Alcaraz a battu Taylor Fritz sans trembler. Il l’emporte en quatre manches (6-4, 5-7, 6-3, 7-6 [8-6]), vendredi 11 juillet, en demi-finales de Wimbledon. Il sera opposé dimanche à Jannik Sinner, qui a sorti Novak Djokovic en trois sets (6-3, 6-3, 6-4). La finale du tournoi londonien sera donc la revanche de celle de Roland-Garros, remporté par l’Espagnol à l’issue d’une rencontre mémorable. « C’est un grand honneur de partager une nouvelle fois le court avec Carlos, (…) j’espère que ça sera un grand match comme la dernière fois », a anticipé Sinner après sa victoire.
Face à Taylor Fritz, numéro 5 mondial et récent vainqueur de deux tournois sur gazon (Stuttgart et Eastbourne), Alcaraz partait favori. Ce match a confirmé que la puissance ne suffit pas pour battre l’Espagnol. Malgré ses boulets de canon au service, jamais Taylor Fritz n’a pas réussi à faire douter le numéro 2 mondial, qui n’était pourtant pas dans un jour exceptionnel. A défaut d’être éblouissant, comme il l’a souvent été depuis le début de la quinzaine londonienne, l’élève « Carlitos » a rendu une copie sérieuse.
Malgré la persistance de températures caniculaires à Londres, l’Espagnol a cueilli à froid son adversaire dès l’entame du match, prenant d’entrée le service de l’Américain. Un avantage suffisant pour gagner tranquillement le premier set.
Malaises dans les tribunes
Les débats se sont équilibrés au deuxième set, tandis que plusieurs spectateurs s’évanouissaient dans les tribunes du court central, portant à cinq le nombre de malaises en deux jours de compétition à cause de la chaleur. Taylor Fritz s’est mis à accélérer en coup droit dans la diagonale, tandis que son adversaire commettait des fautes inhabituelles, ratant plusieurs amorties.
Alcaraz a d’ailleurs commis une double faute au pire moment, offrant trois balles de set à son adversaire. L’américain égalisait sur une nouvelle faute de l’Espagnol en coup droit, sous l’ovation de la foule, ravie à l’idée que le combat puisse durer.
C’est le moment qu’a choisi Alcaraz pour faire du… Alcaraz. Au jeu suivant, l’Espagnol attirait Fritz au filet avec une amortie bien sentie et le lobait imparablement pour faire le break. Il pouvait serrer le poing. Mettant Fritz sous pression, il prenait de nouveau le service de l’Américain pour conclure le troisième set (6-3). Dans ce troisième set, l’Espagnol a appuyé sur l’accélérateur quand il l’a décidé et, cette fois-ci, ses amorties ont été létales.
Solide au service, Taylor Fritz a livré un baroud d’honneur dans la dernière manche, parvenant à arracher un tie-break à un Carlos Alcaraz de plus en plus dominateur. L’Américain a eu deux balles pour revenir à deux sets partout, mais l’Espagnol, courageusement, est venu chercher la victoire au filet.
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Sans briller autant qu’au tour précédent contre Cameron Norrie, Alcaraz n’a jamais été en danger dans cette partie, qui a duré presque trois heures. Un bon entraînement sous un soleil de plomb en prévision de la finale de dimanche, pour laquelle la météo promet quelques degrés de moins.
La quête d’une 25e victoire en Grand Chelem de Djokovic
Jannik Sinner s’est, lui, qualifié ce vendredi pour sa première finale à Wimbledon en éliminant le septuple vainqueur Novak Djokovic, lequel voit s’envoler, à 38 ans, une de ses dernières chances de remporter un 25e titre record en Grand Chelem.
L’Italien s’est imposé 6-3, 6-3, 6-4 en un peu moins de deux heures. Le Serbe, actuel 6e mondial, n’a jamais semblé en mesure de troubler Sinner, de 15 ans son cadet, sauf dans un troisième set, où il a obtenu une balle de break pour mener 4-0. Mais Sinner l’a écartée puis a réprimé la révolte, renversant totalement la dynamique pour conclure la partie en 1 h 55 sur sa quatrième balle de match.
Djokovic n’est pas apparu en pleine possession de ses moyens physiques. Il s’est fait masser à une cuisse à la fin du deuxième set, deux jours après une « mauvaise glissade », selon ses mots, contre un autre Italien, Flavio Cobolli, en quarts de finale.
Au crépuscule de sa carrière, le champion aux cent titres est animé par la quête d’une 25e victoire en Grand Chelem. Il est pour l’heure à égalité avec l’Australienne Margaret Court, qui en a amassé 24, dont une partie avant l’ère Open – inaugurée en 1968 – et le dernier en 1973.
Ses meilleures chances pourraient survenir sur dur, à l’US Open à la fin de l’été et surtout en janvier 2026, à l’Open d’Australie, où il a été sacré à dix reprises.