APPLE TV+ – À LA DEMANDE – SÉRIE
C’est à l’annonce du bœuf Rossini au menu de la soirée que j’ai compris que, décidément, ce régime ne me convenait pas. Bien sûr, quand il s’agit de fiction, l’histoire se prête à tous les traitements, y compris les plus fantaisistes, nous sommes au pays d’Alexandre Dumas (1802-1870). Mais la façon dont les créateurs, scénaristes et réalisateur de Carême la malmènent prend le pas sur le plaisir du récit. Les dissonances assourdissantes entre la simple logique des faits et le scénario qui en est tiré finissent par recouvrir le récit des exploits d’un cuisinier qui a bouleversé la gastronomie européenne – tout le monde s’accorde au sujet de l’importance culinaire d’Antonin Carême, né en 1784 et mort en 1833, après avoir cuisiné pour les grands de son époque, de Bonaparte au baron de Rothschild –, devenu, à l’écran, espion et galant homme.
Pour revenir à Rossini. Le compositeur et gourmet italien, auquel on attribue l’invention du tournedos au foie gras et aux truffes, est né en 1792. Dans Carême, son nom apparaît sur une ardoise composée en 1804. La parfaite gratuité de cet anachronisme pourrait être amusante si elle n’était mise en scène avec le sérieux imperturbable qui caractérise Carême.
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