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Histoires Web mardi, janvier 7
Bulletin

« Carcoma », de Layla Martinez, traduit de l’espagnol par Isabelle Gugnon, Seuil, 156 p., 18,50 €, numérique 13 €.

Depuis deux siècles qu’elle a pignon sur rue, l’Immobilière du fantastique s’affirme comme une agence de confiance qui a su proposer à ses clients : la maison Usher, aspirée dans les profondeurs fétides d’un marais (La Chute de la maison Usher, d’Edgar Poe, 1839), La Maison de la sorcière et ses vertiges méta­dimensionnels (H. P. Lovecraft, 1933), Malpertuis, un ­Ehpad pour dieux exilés (Jean Ray, 1943), Hill house et ses horreurs selon Shirley Jackson (La Maison hantée, 1959), sans oublier l’hôtel Overlook, ses corridors sans fin et son ­jardin-labyrinthe (Shining, de ­Stephen King, 1977).

Ce parc résidentiel de choix vient de se doter, avec Carcoma, premier roman de la poète et essayiste espagnole Layla Martinez, d’un nouveau lieu hors norme. Simplement nommé « la maison », ce vrai terrier d’ombres malsaines est une ample demeure paysanne castillane douée d’une sensibilité frémissante et d’un appétit d’ogre. L’incipit du roman donne le la : « Quand j’ai franchi le seuil, la maison s’est ­jetée sur moi. C’est toujours pareil avec ce tas de briques et de crasse. » Impression accentuée, quelques pages plus loin : « Cette maison est un piège, non un refuge. » Et, en dernière page : « La maison a frémi. Les portes se sont ouvertes et fermées violemment, les marmites et les poêles frappaient le sol de la cuisine. »

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