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SÉLECTION OFFICIELLE

En compétition

Les Aigles de la République

Né à Stockholm en 1972, d’un père égyptien et d’une mère suédoise, Tarik Saleh boucle avec ce film une trilogie cairote dont les deux premiers volets – Le Caire Confidentiel (2017) et La Conspiration du Caire (2022) – nous avaient enchanté avec leur mélange particulièrement bien enlevé de film noir et de chronique politique. On retrouve dans ce troisième tome l’extraordinaire acteur Fares Fares, au service d’un récit très prometteur. Il y incarne, en effet, George Fahmy, le « pharaon » du cinéma égyptien, star adulée du public que le pouvoir militaire en place entreprend d’assujettir au régime. Une proposition lui est ainsi faite, d’interpréter à l’écran le président Al-Sissi en personne dans ce qu’il faut convenir de nommer un pur film de propagande, contrôlé dans un factotum tout puissant.

Le temps du refus outragé durera ce que durent les roses, dès lors que les arguments rapidement déployés par le pouvoir touchent, par des propos allusifs qui ne laissent guère de doute, à la propre vie de George. Le reste est pur engrenage, entre le ton d’une comédie de l’impuissance – grand séducteur, George n’a plus trop les moyens de ses ambitions (belle scène de viagra à la pharmacie) quand bien même il ne peut s’empêcher de conquérir la femme du ministre de la défense – et soudaine plongée dans le drame historique, avec une tentative d’attentat en tous points similaire à celle qui avait coûté la vie au président Sadate. C’est, peut-être, parce qu’il ne parvient pas à trancher entre ces deux options, qui s’affaiblissent mutuellement, que le film déconcerte, perdant beaucoup de ce mystère et de cette tension qui caractérisaient la veine noire des films précédents. Jacques Mandelbaum

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