Au moment où démarre le 78e Festival de Cannes, les bons chiffres de la production cinématographique en France en 2024 cachent une série de fragilités. Des nuages s’amoncellent sur le secteur, entre une fréquentation en salle plus que morose depuis janvier, une crise majeure dans le secteur de l’animation, des faiblesses persistantes chez les distributeurs indépendants ou encore la difficulté des salles à investir massivement dans la transition écologique.
Dans son observatoire annuel sur 2024, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) se félicite que 309 films – dont 231 d’initiative française – aient reçu son agrément de financement, ce qui correspond au niveau d’avant le Covid-19. Ces films sont globalement mieux financés (+ 7,5 % à 1,4 milliard d’euros) et affichent un devis moyen de 5 millions d’euros, au plus haut depuis dix ans. « Malgré un premier trimestre fort en production, l’année 2025 s’annonce plus compliquée en financement », assure Isabelle Terrel, directrice générale de l’établissement de crédit spécialisé Natixis Coficiné. Pas sûr toutefois qu’il reste beaucoup d’argent en fin d’année, ce qui pourrait pénaliser les films du milieu (à budget moyen) qui ont plus de mal à se financer que les grosses productions.
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