SÉLECTION OFFICIELLE – CANNES PREMIÈRE
Koji Fukada est un cinéaste qui aime semer le trouble. Le réalisateur japonais âgé de 45 ans est passé maître dans l’art des faux-semblants et des renversements, jouant volontiers avec la perception qu’a le spectateur de ce qui se passe sous ses yeux (Au revoir l’été, 2014 ; Suis-moi je te fuis/Fuis-moi je te suis, 2022). Son tout nouveau long-métrage, Love on Trial, présenté à Cannes Première, touche à cette même complexité par d’autres moyens. La narration avance à la fois de manière frontale, avec des enjeux très vite affichés, tout en restant alambiquée. Elle opère comme un zoom, passant d’un plan un peu général à la richesse insoupçonnée d’une vie intérieure tourmentée. Le cheminement des personnages fait tout le sel d’un film qui gagne en puissance et en profondeur à mesure qu’il avance.
Le début nous entraîne au cœur du quotidien d’Happy Fanfare, un groupe de J-pop composé de cinq filles, entre concerts, travail avec leur manageur et leur chorégraphe, temps de repos et rencontre avec les fans, des hommes pour l’essentiel, le détail a son importance. Le film montre qu’au-delà du talent – ces apprenties stars du divertissement sont bien conscientes de leurs lacunes –, ce qui compte est d’entretenir le lien constant avec le public, par le biais des réseaux sociaux et d’événements. De se montrer disponible, bienveillante, à l’écoute. L’image prime, que l’on veut la plus lisse possible.
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