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Histoires Web mardi, mai 20
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SÉLECTION OFFICIELLE – EN COMPÉTITION

Corps de marbre et larmes de poussières. Chez Julia Ducournau, l’humain se transforme, se dévore, ou retourne à la terre. Après les festins de chair des anthropophages dans Grave (2016), après le lait maternel mutant de Titane, Palme d’or en 2021, voici les gisants de pierre dans Alpha, troisième long métrage de la réalisatrice et scénariste, née en 1983, qui concourt à nouveau pour la Palme d’or. On est prêt à parier pour la statuette, on y croit dur comme fer (ou titane). Primé ou pas, Alpha restera parmi les comètes de cette 78e édition – avec Sirat, d’Oliver Laxe, que l’on peut ne pas aimer, mais qui tente un geste, de même que Sound of Falling, trésor visuel de l’allemande Mascha Schilinski.

Les sculptures funéraires d’Alpha, mises en scène dans des lits d’hôpitaux, sont les images les plus douces et radicales qui nous ont été données à voir, depuis le début de la compétition. L’histoire nous ramène dans les années 1980-1990, lorsque l’épidémie de sida prit tout le monde de court. L’ostracisation des victimes et la peur de l’autre semblaient se propager plus vite encore que le virus. Marquée par cette période, qu’elle a vécue à l’adolescence, Julia Ducournau réalise son film le plus sombre, bien que charriant des torrents de sentiments – certains penseront aussi au trauma du Covid-19, et à ces morts emportés sans qu’on n’ait pu les approcher.

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