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QUINZAINE DES CINÉASTES
La présence d’un auteur chevronné comme l’Allemand Christian Petzold – trente ans de carrière, une quinzaine de titres à son actif – vient donner de l’assise à une Quinzaine des cinéastes largement dévolue aux débutants (la moitié de la sélection concourt pour la Caméra d’or, récompense d’un premier film). Miroirs n° 3 poursuit un travail au long cours avec l’actrice Paula Beer, dont la présence magnétique opère un glissement du réel vers le mythe (Ondine, en 2020, se penchait ainsi sur les origines légendaires de Berlin).
Ce quatrième volet de leur collaboration est aussi le plus fort, leur conspiration de part et d’autre de la caméra atteignant ici un vrai sommet de mise en scène, de clarté et de mystère mêlés. Le chiffre apposé sur le titre, signe aussi énigmatique que le film, lui donne d’emblée l’allure d’une œuvre musicale, comme on numéroterait une suite ou un concerto – et la musique aura de fait une importance décisive. Pour les « miroirs », c’est plus clair, puisqu’il ne sera ici question que de hantise, de dédoublement, de répétition, comme dans tout conte moderne qui se respecte, révélant les structures inconscientes enfouies sous la réalité.
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