FRANCE 2 – MERCREDI 27 NOVEMBRE À 21 H 05 – SÉRIE
Dans Ça, c’est Paris !, série qui partage un peu de l’ADN de Dix pour cent, on retrouve ces apparitions de célébrités « dans leur propre rôle » qui ont contribué au succès des aventures des agents créés par Fanny Herrero et Dominique Besnehard. Cette fois, les invités (Christian Louboutin, Line Renaud ou Monica Bellucci) rejoignent les rangs des méchants, de ceux qui s’opposent (frontalement ou pas) au succès de l’entreprise au centre de Ça, c’est Paris ! : le lancement d’une nouvelle revue pour sauver un cabaret promis à la ruine.
Ce déplacement du statut des étoiles invitées compte parmi les bonnes idées parsemées au long des six épisodes de la série. Par exemple, faire de Line Renaud un oiseau de malheur qui annonce l’obsolescence du cabaret. Ça, c’est Paris ! peut aussi se prévaloir des meilleures intentions du monde. La diversité des trajectoires des personnages indique la volonté d’ancrer cette histoire de plumes et de paillettes dans l’époque : de la danseuse polonaise qui fait croire à sa très catholique famille qu’elle appartient au corps de ballet de l’Opéra à la costumière qui a cru trouver le salut en achetant une maison en banlieue, en passant par l’adolescente révoltée par le sexisme inhérent à l’esthétique du cabaret.
Malgré ces efforts, les plumes et les paillettes restent des allergènes, avec la poussière qui finit par recouvrir une série finalement très désuète. Le Tout-Paris, le cabaret dont a hérité Gaspard Berthille (Alex Lutz), reste un espace théorique que le scénario et la mise en scène voudraient faire vivre en multipliant les histoires individuelles.
Atmosphère funéraire
Là où Dix pour cent parvenait à faire rire en moquant les enjeux (esthétiques, économiques, de carrière) du cinéma français en donnant au public l’illusion d’entrer dans les coulisses, les créateurs de Ça, c’est Paris ! (dont Marc Fitoussi, qui a collaboré à la dernière saison de Dix pour cent) restent coincés entre leur désir de donner un peu de modernité à la tradition parisienne (d’où la bande originale ironique et souvent spirituelle de Bertrand Burgalat) et le constat irréfragable porté par Line Renaud : le cabaret, c’est mort, ou tout comme. On peut voir dans l’incapacité de la série à donner une place dans la géographie parisienne à l’établissement de Gaspard Berthille l’un des signes de cette catatonie.
Comme pour masquer cette atmosphère funéraire, on déploie un écran d’intrigues secondaires. La femme du patron (Anne Marivin) est en train de le quitter ; la première danseuse (Nastasia Caruge) repart pour Joigny (Yonne) afin d’être auprès de son petit garçon ; Régis, le maître d’hôtel (Dominique Besnehard, également producteur de la série), prend sous son aile un serveur en liberté conditionnelle.
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