Le nom de Buffon est présent partout dans cette rue du 5e arrondissement de Paris qui longe le Muséum d’histoire naturelle. Depuis le XVIIIe siècle, Georges-Louis Leclerc (1707-1788), comte de Buffon, a imprégné de son souvenir le quartier du Jardin des plantes. Grâce à la toponymie, on peut suivre à la trace ce que ce naturaliste visionnaire a fait éclore à la suite de sa nomination au poste d’intendant du Jardin du Roy, en 1739, par Louis XV.
Le Jardin royal des plantes devient, sous son influence, un centre de recherche et d’enseignement réputé et un musée. « Le prince des naturalistes » fait aussi avancer la science avec l’écriture de son Histoire naturelle, en classifiant les espèces dans 36 volumes. Accompagnée de superbes gravures, cette édition a eu un succès et une influence considérables. Buffon y parle d’une nature en constant changement et remarque la disparition de certaines espèces.
Grâce à des opérations immobilières, qui lui permettent au passage de s’enrichir, Buffon agrandit la surface du Jardin. Après une série d’expropriations, il récupère une zone marécageuse longeant l’ancien lit de la Bièvre, correspondant aux numéros 43 à 63 actuels. Pour y accéder, le naturaliste y fait tracer en 1765 une allée nommée « desserte du Jardin du Roy », baptisée ensuite « rue Buffon ». Cette nouvelle zone correspond aujourd’hui au campus Buffon, dévolu à la recherche, aux études et à la conservation des collections du muséum.
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