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A l’issue d’un entretien avec Michel Barnier, lundi 25 novembre, Marine Le Pen a déclaré que le premier ministre lui était « apparu campé sur ses positions », confirmant l’intention du Rassemblement national (RN) de voter la censure du gouvernement si le budget restait « en l’état ». « Ma position n’a pas évolué. Pas plus, semble-t-il, que n’a évolué celle du premier ministre », a-t-elle affirmé en sortant de Matignon.

La cheffe de file des députés du RN a « répété ses lignes rouges » au premier ministre, qui lui « est apparu en même temps courtois et campé sur ses positions ». Elle a jugé en particulier que « l’augmentation des taxes sur l’électricité était inadmissible », tout comme la désindexation des retraites, même réduite de moitié. Elle a dénoncé « le déremboursement des médicaments » et aussi réclamé des « économies claires » sur l’immigration, notamment le budget de l’aide médicale d’Etat, ainsi que « le fonctionnement de l’Etat ».

Hôte cette semaine des chefs de groupes parlementaires, le premier ministre a ouvert ses consultations avec Mme Le Pen lundi matin à Matignon, avant une semaine chargée pour le gouvernement. Mardi, l’Assemblée nationale débattra et votera sur le traité de libre-échange avec le Mercosur, sur fond de colère des agriculteurs. Les ministres Annie Genevard et Sophie Primas porteront la parole du gouvernement. Et jeudi, un débat tendu s’annonce dans l’hémicycle dans le cadre d’une « niche » de La France insoumise (LFI) sur l’abrogation de la réforme des retraites du gouvernement d’Elisabeth Borne, adoptée en 2023.

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Mais c’est au plan budgétaire que les nuages s’amoncellent au-dessus de Matignon, la perspective d’un déclenchement de l’article 49.3 approchant à grand pas. Faute de majorité à l’Assemblée où, contrairement à Mme Borne, il a préféré laisser les débats se dérouler, Michel Barnier emploiera « probablement » dans les prochaines semaines cette arme constitutionnelle, qui permet l’adoption d’un texte sans vote, sauf si une motion de censure venait renverser le gouvernement. Ce qui supposerait que le RN joigne ses voix à une motion déposée par la gauche.

53 % des Français en faveur d’une motion de censure

Cette « coalition des contraires », « je sais que ce n’est pas ce que souhaitent les Français, qui souhaitent aujourd’hui la stabilité, la sérénité », a dit jeudi le premier ministre. Comme Emmanuel Macron, qui, d’Argentine où il est en déplacement, a également dit souhaiter « la stabilité ». Mais, selon un sondage Ipsos pour La Tribune dimanche, 53 % des Français souhaitent voir le gouvernement tomber. Et la cote de Michel Barnier chute dans un autre sondage IFOP pour Le Journal du dimanche, à 36 %, contre 45 % lors de sa nomination, au début septembre.

Qu’advient-il en cas de budget et de gouvernement renversés ? Dans Le Parisien, la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, met en garde contre « un scénario à la grecque » en évoquant le risque de crise financière. « Il n’y a personne de responsable dans le pays qui puisse souhaiter que tombe un gouvernement qui a été nommé il y a deux mois », abonde François Bayrou sur BFM-TV. « S’il y avait censure, il y aurait crise de régime », estime Agnès Evren (Les Républicains, LR) sur France 3.

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Mme Le Pen a minimisé les conséquences d’un rejet du budget lundi matin, refusant de céder « à la petite musique consistant à dire [que] si jamais ce budget est refusé, s’il y a une censure, ça va être dramatique, ça va être le chaos, etc. ». « C’est le budget de l’année dernière qui s’appliquera. Il est plutôt moins mauvais que celui-là puisqu’il y a moins d’impôts qui pèseront sur les classes populaires et les classes moyennes », a-t-elle jugé.

« Il ne faut pas faire peur aux Français pour rien », avait aussi estimé le vice-président du RN, Sébastien Chenu, évoquant l’adoption d’une « loi spéciale » budgétaire en cas de censure. « Le président de la République a plusieurs possibilités : renommer le même premier ministre, renommer un nouveau premier ministre, démissionner s’il n’a plus d’autre solution, déclencher un référendum », a énuméré le député du Nord.

Le Monde avec AFP

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