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Le montant est volontairement spectaculaire. Environ 60 milliards d’euros : tel est l’effort, impressionnant, que Michel Barnier prévoit désormais d’effectuer dès 2025 pour redresser les finances publiques. Ce chiffrage a été dévoilé mercredi 2 octobre, lors d’un point de presse organisé par Matignon et Bercy. Comme l’avait annoncé la veille le nouveau premier ministre lors de sa déclaration de politique générale, cet ajustement devrait se répartir entre des mesures d’économies pour un peu plus des deux tiers, et des hausses d’impôts pour le reste. Le détail du plan figure dans le projet de budget transmis mardi soir au Haut Conseil des finances publiques, et qui sera dévoilé en principe le 10 octobre.

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Ce montant massif est, en partie, affaire d’affichage. En 2024, le déficit public devrait atteindre 6,1 % du produit intérieur brut (PIB), selon les nouvelles prévisions du ministère de l’économie. Ramener ce déficit à 5 % du PIB en 2025, comme Michel Barnier s’en est fixé l’objectif, nécessite un ajustement de 1,1 % du PIB, soit environ 30 milliards d’euros. Mais le gouvernement a choisi d’utiliser dans sa communication une autre base de calcul. Il compare le déficit visé à celui prévisible en 2025 si rien n’était fait, soit autour de 7 % du PIB. Passer de ces 7 % hypothétiques aux 5 % retenus nécessiterait quelque 60 milliards d’euros.

Présenter un chiffrage aussi imposant permet à Michel Barnier de souligner l’ampleur du dérapage des comptes publics dont il hérite, et de mettre en valeur sa propre détermination. Les 40 milliards d’euros d’économies prévues en un an offrent en particulier une réponse à tous ceux qui, à droite, suspectent le nouveau gouvernement de céder à la « facilité » des hausses d’impôts.

Aucune facilité, répond le gouvernement. Des hausses d’impôts, il y en aura, certes, pour environ 20 milliards d’euros. Un « choc fiscal » déjà dénoncé par certains. Une surtaxe sur les bénéfices des groupes dépassant 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires pourrait rapporter 8 milliards d’euros à elle seule. Une contribution exceptionnelle sera aussi demandée aux particuliers « les plus fortunés ».

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Mais ces efforts temporaires restent limités, plaide Matignon : « On est très, très loin de demander aux grands groupes et aux particuliers les plus aisés un effort du même ordre de magnitude que celui qui a été fourni par l’Etat pour les aider » ces dernières années face à la crise Covid-19 et la crise de l’inflation. « On ne touchera pas de manière générale au barème de l’impôt sur le revenu pour celles et ceux qui travaillent au quotidien », a également déclaré le ministre de l’économie et des finances, Antoine Armand, mercredi sur RTL.

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