François Bayrou, agrégé de lettres, n’ignore en rien le pouvoir des mots. « Montagne de difficulté », « situation intenable », « cercle vicieux », « piège dangereux »… En recourant à un lexique catastrophiste, mardi 15 avril, lors d’une conférence sur les finances publiques organisée à l’issue d’un « comité d’alerte du budget », le premier ministre a voulu capter l’attention d’une opinion publique défiante à son égard. « Rien ne serait possible sans le soutien [des Français]. Et leur soutien ne viendra que de leur pleine information », a-t-il estimé devant les membres de son gouvernement, les représentants syndicaux et une poignée de parlementaires réunis rue de Ségur.
Point négatif pour M. Bayrou : l’Association des maires de France, présidée par David Lisnard, le maire (Les Républicains) de Cannes (Alpes-Maritimes), avait décidé la veille de décliner l’invitation, refusant d’« être les figurants d’une énième séquence de communication ».
Qualifiant d’« épreuve de vérité » sa conférence de presse, François Bayrou a partagé « son diagnostic » illustré par une série de graphiques sur la situation économique du pays touchée dernièrement par les aléas géopolitiques. « Nous n’avons pas assez de ressources parce que notre pays ne produit pas assez (…) ; nous dépensons trop par rapport à nos recettes », a-t-il argué.
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