Nul doute que François Bayrou va suivre de très près le huis clos prévu jeudi 30 janvier à partir de 9 h 30. Une partie de son avenir se jouera, en son absence, lors de ce « conclave ». Sept députés et autant de sénateurs sont convoqués au Palais Bourbon pour trouver un compromis sur le projet de loi de finances pour 2025. Les élus qui soutiennent le gouvernement seront huit sur quatorze, si bien que le texte qui sortira de cette commission mixte paritaire devrait être conforme à la ligne définie par Matignon.
Pour autant, sera-t-il assez équilibré pour passer les étapes suivantes ? C’est tout l’enjeu. Le texte doit être « suffisamment proche de la copie du Sénat » pour que celui-ci la valide ensuite, mais « prendre aussi en compte certaines demandes de la gauche » afin que les socialistes ne votent pas la motion de censure attendue à l’Assemblée, a résumé le ministre de l’économie, Eric Lombard, mardi 28 janvier, devant l’Association des journalistes économiques et financiers.
Nouveaux impôts
Trois points seront particulièrement scrutés. D’abord, l’équilibre général. Pour l’exécutif, il est essentiel que les concessions faites à la gauche ne creusent pas le déficit au-delà de l’objectif négocié avec Bruxelles, soit 5,4 % du produit intérieur brut (PIB). Ensuite, les nouveaux impôts. Après des semaines de flottement, la commission va devoir arrêter un dispositif pour maintenir les taxes prévues sur les hauts revenus et les grands groupes, malgré les risques juridiques posés par leur rétroactivité. Aux élus aussi de fixer les niveaux de la taxe sur les transactions financières et de celle sur les billets d’avion.
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