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Gabriel Attal le jure. Il ne veut pas « polémiquer » . Mais, mercredi 9 octobre, à l’heure de présenter les mesures budgétaires que son camp défendra durant les débats au Parlement, l’ancien premier ministre, désormais député (Renaissance) des Hauts-de-Seine, durcit le ton envers son successeur à Matignon, Michel Barnier. Lors d’une conférence de presse organisée depuis le Palais-Bourbon, le président le groupe Ensemble pour la République, entouré d’une poignée d’élus de son camp, formule une réponse acide à l’ex-commissaire européen qui, lors de sa déclaration de politique générale, s’était montré grinçant vis-à-vis de lui. Déplorant une situation budgétaire dramatique qu’il avait « découvert[e] en arrivant », Michel Barnier, un brin narquois, s’était dit le 1er octobre, ouvert à toutes « propositions d’économies supplémentaires » que pourrait lui soumettre Gabriel Attal.

A la veille de la présentation officielle en conseil des ministres du budget 2025, l’ancien premier ministre tâche de ne pas hausser la voix. Mais le trentenaire souligne la multitude de « divergences » qui séparent son camp de celui du premier ministre, pourtant allié de circonstance dans la coalition gouvernementale. Au cœur de ces critiques ? L’orientation du budget Barnier, qui « n’intègre pas assez de réformes et trop d’impôts », tonne le député des Hauts-de-Seine devant les journalistes.

La hausse de la fiscalité est l’un des points les plus conflictuels des arbitrages budgétaires de Michel Barnier, inquiet de la pression de Bruxelles et de la menace de sanction des marchés financiers si le déficit français n’était pas rapidement contenu. Les « plus fortunés » et les grands groupes sont dans le viseur du premier ministre, qui souhaite les soumettre à une « contribution exceptionnelle », avec, pour objectif, de maintenir le déficit sous la barre des 3 % en 2029.

Ton professoral

Aux yeux des macronistes, la taxation des entreprises est une grave entorse à la politique de l’offre prônée depuis 2017 par le chef de l’Etat. La copie budgétaire de Michel Barnier, qui envisage un tiers de hausse d’impôts et deux tiers de baisse dans les dépenses, concourrait sur le long terme à la perte d’attractivité de l’économie française. Mais le camp présidentiel s’affole surtout de voir balayer d’un trait de plume sa doctrine politique. Il s’agit de ne « pas scier la branche sur laquelle nous sommes assis, le travail et la création de richesse », s’alarme le député (Renaissance) de Paris David Amiel, qui s’exprimait aux côtés de Gabriel Attal.

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