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Alors que le premier ministre, Michel Barnier, s’attache à faire adopter par le Parlement une loi de finances pour 2025, beaucoup de départements ont repoussé l’adoption de leur propre budget en attendant de savoir à quelle sauce ils seront cuisinés. Certes, l’objectif est clair, rappelé, confirmé : comme le répète inlassablement la ministre du partenariat avec les territoires, Catherine Vautrin, le montant d’économies consenti par les collectivités locales qui figurera « en bas de la page » doit être de 5 milliards d’euros.

Sur les modalités, les choses peuvent évoluer. C’est l’examen du projet de loi de finances par le Sénat, qui a débuté en commission mercredi 13 novembre, qui permettra sans doute aux élus locaux d’y voir plus clair et, surtout, de découvrir la répartition entre les strates. En attendant, chacun fait ses comptes.

C’est tout particulièrement le cas des départements. Car, plus que les communes et les régions, ils font face à des difficultés financières aiguës ; les charges augmentent quand les recettes baissent. En Seine-et-Marne, par exemple, le président (Les Républicains) du conseil départemental, Jean-François Parigi, s’attend à devoir se passer de 70 millions d’euros l’an prochain sur un budget global de 1,7 milliard d’euros, dont 320 millions d’investissement.

« Je ne sais pas comment je vais m’en sortir »

Mais les marges de manœuvre sont très étroites car les dépenses des départements (les aides sociales, les collèges et les routes, notamment) sont très contraintes. « Je ne sais pas comment je vais m’en sortir », confie Jean-François Parigi. Le président du département rappelle que la chute des droits de mutation à titre onéreux (une taxe perçue lors du paiement des « frais de notaire », acquittés par les particuliers lors de l’achat d’un bien immobilier), a déjà coûté au département « 100 millions d’euros en 2023 et 50 millions en 2024 ».

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Comment faire ? Jean-François Parigi ne veut pas toucher aux « compétences accessoires », comme la culture et le sport, pour se recentrer sur les compétences obligatoires, même si « c’est ce que l’Etat veut nous pousser à faire », considère-t-il. « Ce serait une erreur », prévient-il, car cela compte dans « l’attractivité » d’un territoire et « les communes ne peuvent pas assumer cela seule, sans l’aide du département ». En outre, confie M. Parigi, il « ne veu[t] pas agrandir ces zones où les gens ont l’impression d’être abandonnés », car « il y a un lien entre le sentiment d’abandon et le vote pour le Rassemblement national ».

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