Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, s’est dit, samedi 15 février, « très circonspect » concernant la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille, poussée par François Bayrou, préférant donner la « priorité » à la loi sur le narcotrafic dans l’agenda parlementaire.
« Je ne comprendrais pas qu’on bouscule l’agenda parlementaire au point de repousser l’examen du texte sur la lutte contre le narcotrafic. C’est la priorité », a déclaré M. Retailleau au Parisien. « Je suis donc très circonspect sur cette réforme, d’autant qu’elle porte atteinte aux principes de proximité des maires d’arrondissement », a-t-il ajouté, précisant qu’il s’agissait d’une « position personnelle » et non de celle du gouvernement.
François Bayrou s’est déjà dit favorable à une réforme rapide du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille, à un an des élections municipales. En vertu de la loi « PLM » de 1982, les élections dans les trois plus grandes villes de France se déroulent par arrondissements ou par secteurs, et non à l’échelle de la ville.
Divisions
La réforme propose d’élire les membres du conseil des trois métropoles au suffrage universel direct, comme c’est le cas dans les autres villes. Ce qui divise fortement les élus et suscite des réticences, comme chez les maires Les Républicains (LR) des arrondissements parisiens, que M. Retailleau dit avoir reçus samedi.
Le gouvernement pourrait cependant choisir d’agir vite, dès mars, avant même l’inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée de la proposition de loi transpartisane pour lutter contre le narcotrafic en France, qui a été adoptée le 4 février à l’unanimité au Sénat. La porte-parole, Sophie Primas, avait ainsi annoncé qu’une discussion aurait lieu « au mois de mars au plus tard » au Palais-Bourbon.