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Histoires Web lundi, octobre 14
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De retour de son fief de Tourcoing (Nord), Gérald Darmanin a, ce lundi 30 septembre, le cœur encore plein d’amertume. L’ex-ministre de l’intérieur vient de céder sa place au gouvernement au très droitier sénateur de Vendée Bruno Retailleau. Mais l’ancien des Républicains (LR), figure honnie de la gauche, en plaisante hors micro sur le plateau de France Inter où il est l’invité de l’émission matinale. « Vous avez vu ? Maintenant je suis de gauche ! », sourit-il. En quelques jours les outrances et les provocations de l’ancien « Sarko Boy » qui jugeait la leader du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, « un peu molle » et se plaignait de « l’ensauvagement » du pays, paraissent bien timides au regard des sorties médiatiques du nouveau locataire de la place Beauvau.

Depuis sa nomination, l’ancien président du groupe LR au Sénat occupe l’espace et les esprits. Pas une journée sans un grand entretien, une annonce choc et un propos clivant. La France vit son « moment Retailleau ». Lunettes cerclées, visage grave et allure fluette, l’élu de Vendée assène ici que « l’immigration n’est pas une chance » (sur LCI, le 29 septembre), là que « l’Etat de droit n’est pas intangible ni sacré » (au Journal du dimanche du 29 septembre).

Premier flic de France, l’homme de 63 ans hier peu connu du grand public occupe les unes du Parisien, du Point comme du Figaro Magazine (du 4 octobre), où il se dit favorable à la « présomption d’innocence pour les policiers » et promet la refonte de l’aide médicale d’Etat, un panier de soins pour les étrangers sans papiers, en aide médicale d’urgence. Pour justifier, selon ses mots, sa « ligne claire » sur l’immigration, inspirée de la méthode de la dirigeante post-fasciste Giorgia Meloni en Italie, et applaudie par le premier ministre hongrois, Viktor Orban. Le ministre, catholique conservateur, assure savoir « ce que veulent les Français » et balaie toutes les critiques le dépeignant en apôtre d’une vieille France. « C’est mon style », tranche-t-il dans Le Parisien du 10 octobre.

« Il a une colonne vertébrale »

Depuis Matignon, où consigne a été donnée de ne pas verser « dans l‘esbroufe », les multiples entretiens du ministre de l’intérieur sont dûment relus. Et approuvés. « Le premier ministre et Bruno Retailleau sont alignés philosophiquement », jure-t-on place Beauvau. Certes, Michel Barnier marque une distance avec les attaques formulées par son ministre contre l’Etat de droit, mais il épouse sans ciller, lors de l’émission politique « L’Evénement », sur France 2, le 3 octobre, la « ligne Retailleau ».

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