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Bruno Retailleau a présenté, lundi 5 mai, une nouvelle circulaire consacrée aux naturalisations des étrangers qui, dans la forme, insiste davantage sur les dispositions susceptibles de restreindre l’accès à la nationalité française, sans grandes modifications sur le fond. Le document avait été révélé dimanche par Le Figaro et consulté par l’Agence France-Presse (AFP).

« Cette circulaire, c’est une rupture », mais « pas avec notre droit », a souligné le ministre, en déplacement à la préfecture de Créteil, dans le Val-de-Marne. « Devenir Français, ça doit se mériter, et on doit être très très exigeant », a-t-il aussi déclaré. « Nous faisons reposer la nationalité française et la citoyenneté française, non pas seulement sur l’ascendance, mais d’abord sur un sentiment d’appartenance ». Il avait déjà révisé en janvier la circulaire Valls sur les conditions de régularisations des étrangers sans papiers en France.

Il a détaillé lundi les trois critères qui vont être resserrés pour obtenir la nationalité française. « Le premier effort paraît tellement évident, mais il faut le rappeler, c’est le respect de nos lois », a-t-il décliné. « Je demande aux préfets de rejeter les demandes des étrangers qui auraient été en situation irrégulière par le passé. » Il a ensuite insisté sur la nécessité de mieux « connaître notre langue, connaître aussi et reconnaître l’histoire de France ».

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« Ne pas dépendre des aides sociales »

Le niveau de l’examen d’oral de français va être relevé. Et « nous allons créer, à partir du 1er janvier 2026, un examen civique qui permettra de connaître auprès du demandeur sa connaissance de notre histoire par sa connaissance de la culture civique », a-t-il déclaré. Enfin, en matière de travail, les préfets devront vérifier « si les demandeurs disposent de ressources suffisantes pour ne pas dépendre justement des aides sociales », a poursuivi le ministre de l’intérieur.

Le texte de cinq pages, auxquelles la charte des droits et des devoirs du citoyen français est annexée, a été diffusé à l’ensemble des préfets par le ministre, tenant d’une ligne dure sur l’immigration et par ailleurs candidat à la présidence des Républicains. Il y rappelle que « la jurisprudence établit la naturalisation non comme un droit, mais comme une décision souveraine du gouvernement ».

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En 2024, 66 745 acquisitions de la nationalité française par décret et par déclaration (mariage, ascendants et fratries) ont été dénombrées, ce qui représente une hausse de 8,3 % par rapport à 2023, qui s’explique par un rattrapage après une année marquée par des difficultés techniques, selon la direction générale des étrangers en France (DGEF), qui dépend du ministère de l’Intérieur.

Le Monde avec AFP

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