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Histoires Web samedi, février 15
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En 2005, Woody Allen signait avec Melinda et Melinda un fascinant exercice de style où une même histoire était racontée alternativement sous la forme d’une comédie et d’un drame. Comme pour souligner sa maîtrise des rouages de chacun des genres. Avec Broken Rage, disponible depuis jeudi 13 février sur Prime Video, Takeshi Kitano s’essaie à une expérimentation similaire, en faisant se juxtaposer les deux univers qui l’ont rendu célèbre.

Si le réalisateur s’est fait connaître des cinéphiles du monde entier au début des années 1990 avec une suite de polars épurés et mélancoliques à la violence sèche (Violent Cop, Jugatsu, Sonatine…), au Japon, il était surtout connu pour ses performances comiques à la télévision sous le nom de scène de Beat Takeshi.

En une petite heure et trois minutes, Broken Rage fait la jonction entre ces deux mondes en jouant la même trame narrative deux fois : après deux missions réussies, un mystérieux tueur à gages, Monsieur Souris (Takeshi Kitano), est arrêté par la police qui le convainc d’infiltrer un gang de dealeurs.

Dichotomie en musique

Le petit jeu des sept différences nous vaut une leçon d’interprétation et de mise en scène. Tout au long de la première partie, versant dramatique épuré donc, Takeshi Kitano incarne son personnage avec une grande sobriété. Son visage est impassible. Son jeu se déploie dans une grande économie de mouvements. Dans la seconde partie, la comédie impose une autre gestion des corps où est valorisée la maladresse. Le personnage se cogne, s’essouffle, boîte, saigne du nez, chute. Son visage se fait plus expressif. Dans certaines scènes, on le découvre soudainement plus volubile. Le ton perd sa cohérence pour multiplier les effets de surprise.

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