Meilleures Actions
Histoires Web mercredi, décembre 4
Bulletin

Les disciplines que sont les sciences du vivant, la sociologie et l’économie développent chacune leur savoir-faire et leur efficacité sur une facette du monde. Leurs liens sont souvent teintés d’indifférence, voire envenimés, dans les milieux universitaires, par une compétition pour les ressources. Il en résulte que notre société apprend à loucher : le monde qui nous entoure est unique, mais nous en construisons des visions indépendantes et porteuses de prédictions parfois contradictoires… donc en partie fallacieuses.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Eduquer au changement climatique passe par la construction d’une culture commune chez les enseignants »

De nombreux auteurs ont observé que nos sociétés avaient oublié qu’elles faisaient partie intégrante du vivant, ce qui explique les crises environnementales et sanitaires qu’elles traversent. Or, l’interdisciplinarité entre économie, sociologie et sciences du vivant offrirait une image beaucoup plus nette de ce que nous sommes et de notre avenir.

Les biologistes découvrent que l’information génétique se transmet entre organismes qui coexistent. On pensait qu’elle se transmettait surtout des parents aux enfants : voilà qu’on démontre que des fragments d’ADN passent, par des mécanismes divers, d’un être vivant à l’autre, y compris d’espèces différentes. Mais, si les biologistes s’étaient intéressés à l’information culturelle, une autre information portée par le vivant, qui vient des parents et circule aussi entre individus, cela aurait-il été aussi inattendu ? La biologie doit prendre en main l’humanité comme source d’inspiration.

Faire progresser nos sciences de concert

Les économistes mainstream intègrent l’environnement dans leurs modèles par le biais des prix et des services que rendrait la nature à la production de richesses et au climat. En s’intéressant aux sciences du vivant, ils apprendraient qu’il est impossible de dissocier un prétendu service rendu par telle ou telle entité non humaine, car de leurs interactions naissent des résultats supérieurs à la somme de ce qu’on leur attribue individuellement. Exemple, il est impossible de séparer les effets pollinisateurs des abeilles de l’action d’innombrables insectes, vers et autres micro-organismes des sols.

Il en va de même pour les forêts. Si les économistes intégraient réellement l’écologie scientifique, leur discipline chercherait en permanence à décrire ces interactions entre satisfaction des besoins humains et non humains, au bénéfice de tous. Elle pourrait, par exemple, envisager l’effet d’une variation des taux d’intérêt sur les populations animales (la construction de logements et de routes que ces taux affectent a des effets sur les zones humides, les terres arables et les forêts qu’habitent ces animaux).

Il vous reste 52.76% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.