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Histoires Web vendredi, octobre 31
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Des corps de jeunes hommes reposent par dizaines, alignés sur l’asphalte humide. Certains morts ont les yeux révulsés, la bouche entrouverte. Blancs, métis, Noirs, vêtus de simples caleçons, le corps tatoué, souvent maculé de sang. Autour d’eux, les habitants observent en silence. Des sanglots s’échappent, plusieurs vacillent, pris de malaise. D’autres photographient, filment, tentent d’identifier les corps que les pompiers emportent peu à peu dans leur camion. Mais d’autres arrivent déjà pour les remplacer.

Ce flot de cadavres, qui a submergé la place principale du quartier de Penha, dans le nord de Rio de Janeiro, est l’issue tragique de l’opération de police menée mardi 28 octobre, la plus meurtrière de l’histoire du Brésil. Selon des décomptes encore incomplets, l’intervention d’une brutalité inouïe visant le groupe de narcotrafiquants du Comando Vermelho aurait fait 120 victimes. Un bilan vertigineux, même pour une ville depuis longtemps accoutumée à la violence extrême.

Pour les familles des victimes, ce carnage a un visage : un large front, une barbe poivre sel, un regard las. Celui de Claudio Castro, le gouverneur de l’Etat de Rio de Janeiro, qui a envoyé 2 500 agents des troupes de police militaire et civile à l’assaut des favelas de la Penha et de l’Alemao. A 46 ans, cet homme veille depuis 2021 à la destinée de cette région de 6,2 millions d’habitants avec, sous son autorité, l’une des polices les plus létales du pays, responsable de la mort de 703 personnes en 2024, selon le Forum brésilien de sécurité publique.

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