« L’Etat ne fera jamais main basse sur l’épargne des Français. » Eric Lombard, le ministre de l’économie, a voulu « tordre le cou », le 20 mars, lors d’une grande réunion organisée à Bercy sur le financement des entreprises de défense, à « l’idée fausse » selon laquelle le gouvernement pourrait piocher dans les bas de laine des Français pour aider au réarmement du pays.
Il a néanmoins admis que, pour obtenir les 3 à 5 milliards d’euros de fonds propres dont les 4 000 entreprises qui composent la base industrielle et technologique de défense (BITD) ont besoin pour accroître et accélérer leur production, il faut être plus « incitatifs », donner plus envie aux Français de soutenir financièrement le secteur, « de façon volontaire, dans la mesure de leurs moyens et en recourant aux produits qu’ils utilisent déjà », ce qui, de fait, exclut la création d’un livret d’épargne spécial défense.
Pour cela, M. Lombard a annoncé sur TF1 la création par la banque publique d’investissement, Bpifrance, d’un fonds de capital-investissement (private equity), baptisé « Bpifrance Défense », réservé aux particuliers et destiné aux secteurs de la défense et de la cybersécurité. Le ticket d’entrée s’élèvera à 500 euros. L’argent sera bloqué pendant au moins cinq ans, a précisé M. Lombard, mais les dépôts d’argent pourront se faire au fil de l’eau.
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