Une simple voiture de police attendait, ce mardi 16 septembre, le mélomane parisien venu assister au concert du chef d’orchestre israélien Lahav Shani à la tête de l’Orchestre philharmonique de Munich, dont il deviendra directeur musical à l’automne 2026. Dès l’annonce du Festival de Flandre, à Gand (Belgique), d’annuler sa venue prévue le 18 septembre, au motif que le musicien, par ailleurs directeur musical de l’Orchestre philharmonique d’Israël, n’aurait pas suffisamment condamné publiquement la politique de son gouvernement à Gaza, Baptiste Charroing, le nouveau patron du Théâtre des Champs-Elysées, avait assuré, dans un communiqué, maintenir la prestation des Munichois au 15, avenue Montaigne. Au milieu de nombreuses prises de position en faveur des artistes, notamment en Allemagne, le milieu musical, par une pétition sur Change.org, faisait entendre lui aussi son indignation : parmi les 16 000 noms recueillis, la pianiste Martha Argerich, « consternée », à l’instar des autres signataires.
Les instrumentistes ont fini de s’accorder. Des applaudissements nourris accueillent le chef, qu’accompagne la violoniste géorgienne Lisa Batiashvili, qui ouvre la soirée avec le Concerto pour violon de Beethoven. La musique est sur le point de commencer lorsqu’une voix s’élève dans le silence. Une voix en hébreu, en soutien à Israël, aussitôt couverte de protestations et d’invectives : « Tais-toi, abruti ! » et « Pauvre type, fous-le camp ! ». Entrée en matière pour le moins déstabilisante : l’introduction du concerto paraîtra singulièrement longue et atone. Jusqu’à ce qu’entre le miraculeux violon de la soliste.
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