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Le vrai chic automobile allemand ne passe pas seulement par Mercedes, BMW ou Audi. Dans un registre moins élitiste et plus sobre, la Golf de Volkswagen est parvenue à exprimer avec une certaine élégance et à grande échelle la quintessence de la voiture bourgeoise moderne.

Depuis tout juste cinquante ans, ce modèle de gabarit intermédiaire produit à 37 millions d’exemplaires – dont la plupart dans l’usine historique de Wolfsburg (Basse-Saxe), en Allemagne – apporte la démonstration qu’une voiture n’a pas besoin de trop en faire pour être désirable et que sa capacité à refléter la position de son propriétaire dans la société passe aussi par ce que les Anglais appellent l’understatement (l’euphémisme).

Plus valorisée socialement à l’extérieur qu’à l’intérieur de ses frontières allemandes, la Golf occupe une place particulière dans l’histoire automobile du dernier demi-siècle. Son apparition en 1974 scelle un pari risqué. La marque, qui pratique depuis trois décennies la monoculture Coccinelle décide de s’en remettre à un véhicule aussi carré que son prédécesseur était arrondi et d’adopter un hayon arrière. Elle abandonne le traditionnel moteur à cylindres à plat installé à l’arrière pour un quatre-cylindres en ligne et la traction aux roues avant. C’est la révolution chez Volkswagen.

Petite voiture polyvalente et raffinée

Face à des concurrentes qui s’appellent Renault 5, Peugeot 106, Simca 1 100 ou Fiat 128, la première génération de la Golf – clin d’œil à Golfstrom, traduction allemande du courant océanique Gulf Stream – s’attache à soigner sa fiabilité et sa qualité de fabrication. Ses portières ne produisent pas une sonorité de fer-blanc lorsqu’on les claque et l’on n’entend pas les habituels petits bruits parasites, si fréquents à bord des modèles de l’époque. La présentation, en revanche, est d’une désespérante austérité.

Dans les années qui suivent, la Golf va se construire une réputation de petite voiture polyvalente et raffinée. Son sérieux en impose et ses formes simples plaisent. Elle déploie aussi un talent rare pour avancer ses pions sur de nouveaux territoires. La Golf de couleur noire devient l’objet de convoitise par excellence des « jeunes cadres dynamiques ». Elle pose son homme et il s’en dégage un mélange de dynamisme et de respectabilité.

Lire aussi le récit publié en 2020 | Les crises dans le rétro (4/6) : Golf, le nouveau chic

A l’approche des années 1980, la version GTI va nimber la Golf d’une aura de sportivité qui va doper ses ventes et tirer son image – et ses tarifs – vers le haut. La petite berline branchée existe en urbaine tranquille ou en bombinette extravertie, mais aussi en cabriolet ou en break et propose des moteurs diesel puissants. Sa dotation s’enrichit régulièrement – en 2002 elle est la première à adopter la technologie du double embrayage qui va faire décoller les ventes de boîtes de vitesses automatiques – et son aménagement intérieur se fait plus raffiné. Le design extérieur, confié à l’italien Giorgetto Giugiaro pour la première Golf de 1974, est repris par les stylistes maison et s’affirme au gré des générations.

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