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Histoires Web vendredi, avril 25
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« Mais pourquoi diable un terrain de tennis dans un hôpital psychiatrique ? », s’interroge Nicolas Demorand dans le récent Intérieur nuit. Au fil de ce récit dense, où il dévoile les troubles bipolaires avec lesquels il vit de longue date, le journaliste évoque largement les (multiples) traitements qu’il a essayés. Mais s’il cite à plusieurs reprises le court de tennis de Sainte-Anne, hôpital où il est suivi depuis huit ans, à Paris, c’est uniquement comme source de perplexité, voire de dérision.

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Certes, ce terrain en plein air est la plupart du temps désert – son accès, conditionné à la présence d’un kiné ou d’un ergothérapeute, « pour des raisons de sécurité », semble-t-il, ne doit pas aider à la fréquentation –, mais les usagers de cet établissement psychiatrique parisien et leurs soignants devaient plutôt le voir comme une chance, voire un outil de soins. On en est loin.

Si l’activité physique est un traitement validé dans bien des maladies somatiques, avec un rapport bénéfice/risque qui n’a rien à envier à de nombreuses molécules, elle est encore largement méconnue et sous-utilisée en psychiatrie.

C’est le cas en particulier dans les troubles bipolaires qui, dans leur ensemble, touchent 1 % à 2,5 % des adultes. « Globalement, les patients psychiatriques sont physiquement moins actifs et plus sédentaires que la population générale, et c’est aussi vrai chez ceux avec des troubles bipolaires, dont 40 % à 70 % ont un mode de vie sédentaire », souligne Chantal Henry, professeure des universités et psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne. Elle précise toutefois que les études sont peu nombreuses, et les données plus souvent recueillies par autoquestionnaires que mesurées de façon objective par actimétrie.

« Réduction des troubles cognitifs »

De même, si les bénéfices de l’activité physique ont été largement démontrés lors d’études chez des personnes traversant un épisode dépressif, les essais randomisés dans des populations de patients bipolaires sont quasiment inexistants.

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