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La justice bosnienne a émis, jeudi 27 mars, un mandat d’arrêt international contre le chef politique des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, soupçonné d’attaque contre l’ordre constitutionnel, qui se trouve actuellement en Israël, a annoncé la Cour d’Etat de Bosnie.

« La Cour d’Etat a reçu le 26 mars la proposition du parquet de lancer un mandat d’arrêt international » contre Milorad Dodik, président de la Republika Srpska (République serbe, RS, l’entité des Serbes de Bosnie), a déclaré le tribunal dans un communiqué, en ajoutant avoir « émis » un « ordre » à cet effet, et précisant que la requête devait désormais être validée par Interpol. Le mandat d’arrêt international a également été émis contre le président du Parlement de la RS, Nenad Stevandic.

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Selon le communiqué du tribunal, Milorad Dodik et Nenad Stevandic ont franchi la frontière du pays « en évitant des procédures légales de contrôle aux frontières ». Les deux dirigeants sont déjà visés depuis le 18 mars par un mandat d’arrêt national, tout comme le premier ministre de la Republika Srpska, Radovan Viskovic. M. Viskovic n’a pas quitté le pays depuis, et son nom n’est pas mentionné dans le communiqué du tribunal.

Ils font l’objet d’une enquête après l’adoption fin février par le Parlement de la RS d’une législation interdisant à la justice et à la police centrales du pays d’exercer dans l’entité serbe. Milorad Dodik refuse de répondre à la convocation du parquet d’Etat pour être interrogé dans ce dossier, et il n’a pour l’instant pas pu être arrêté, l’opération étant jugée trop risquée par les autorités.

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Un an de prison

Il a quitté la Bosnie en début de semaine, pour se rendre d’abord en Serbie, puis en Israël pour participer à une conférence internationale sur l’antisémitisme. La police aux frontières a ouvert une enquête pour savoir comment il a pu quitter le pays sans être contrôlé à un poste-frontière. M. Stevandic s’était aussi rendu en Serbie, mais il est ensuite retourné en Bosnie.

M. Dodik a été condamné fin février à une peine d’un an de prison, assortie d’une interdiction d’exercer ses fonctions pendant six ans, pour non-respect des décisions du haut représentant international chargé de faire respecter l’accord de paix de Dayton (1995) en Bosnie.

Selon l’accord de Dayton – qui a mis fin à la guerre intercommunautaire qui a fait près de 100 000 morts entre 1992 et 1995 –, la Bosnie-Herzégovine est divisée en deux entités autonomes, la RS et la Fédération de Bosnie-Herzégovine, unifiées autour d’un faible Etat central.

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Le Monde avec AFP

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