Meilleures Actions
Histoires Web lundi, avril 7
Bulletin

Combien de casse-tête seriez-vous prêts à résoudre pour hériter d’un manoir de quarante-cinq pièces ? Dans Blue Prince (qui sort le 10 avril sur PC, PlayStation et Xbox), l’oncle du protagoniste lui lègue sa maison à condition qu’il soit capable de déterminer l’emplacement d’une pièce secrète, la mystérieuse « room 46 » – le jeu n’étant pas traduit et nécessitant une solide maîtrise de la langue de Shakespeare, gardons son nom original.

Une fois passé le hall d’entrée, nous sommes chargés de rejoindre une antichambre située à l’autre bout de la maison. Le plan de celle-ci se présente comme une grille de cinq cases de large sur neuf de haut : à chaque fois qu’on en ouvre une porte, la charge nous incombe de choisir la nature de la pièce suivante parmi trois propositions. Préférez-vous une salle de billard, une salle de stockage ou une chambre ?

Chacune a ses particularités propres. Par exemple, la salle de stockage est une impasse mais accorde trois objets. La salle de billard, qui compte deux portes, renferme des énigmes mathématiques. La chambre (et ses deux portes) offre, elle, un nombre supplémentaire de « pas » au héros. Une ressource précieuse : une fois celle-ci écoulée, ou lorsque aucune porte ne peut plus s’ouvrir, il est temps de passer au jour suivant et de tracer un nouveau plan.

A chaque porte ouverte, trois propositions s’offrent à nous.

Perdu dans sa propre maison

On pensait venir vite à bout des casse-tête du jeu conçu par un petit studio californien, Dogubomb, jusque-là inconnu : c’est à peine le temps qu’il nous a fallu pour nous mettre en jambes. Durant les premières parties, nous avons ainsi perdu du temps, en fonçant sans bien lire les notes et coupures de presse disséminées sur notre passage, sans vraiment prêter attention au décor.

Erreur de débutant : pour avancer, il faut ralentir le rythme et mettre de côté l’objectif principal. Rester plus longtemps dans chaque pièce, surtout les nouvelles. Glaner des objets. Tout noter, dans un carnet – au bout de vingt heures de jeu nous avons noirci seize pages recto verso. Parfois, un détail anodin permet, deux parties plus tard, de trouver un code, un indice ou même d’ouvrir un coffre dissimulé. Rapidement, l’obsession guette. Tandis que l’expérience se révèle l’une des plus renversantes de ce début d’année.

Nous nous retrouvons donc à lire des livres dans la bibliothèque, à examiner des photos à loupe. Comment ouvrir la porte du garage, pénétrer dans le cloître ou éclairer la chambre noire ? La plupart des pièces d’abord traversées à la hâte révèlent ainsi de très satisfaisants moments « eurêka ! ».

Car contrairement au maximalisme des plus grosses productions qui s’évertuent à donner le vertige au joueur avec des mondes ouverts plus larges que riches, Blue Prince prend le parti d’offrir un maximum de possibilités dans un cadre extrêmement resserré. Comme dans un oignon, les couches se superposent – et avant de toutes les retirer, il faudra aussi lâcher quelques larmes, tant le défi est relevé.

Newsletter

« Pixels »

Réseaux sociaux, cyberattaques, jeux vidéo, mangas et culture geek

S’inscrire

A plusieurs reprises, cette maison qui se fait puzzle évoque la villa tentaculaire de Sarah Winchester à San José (Californie), folie architecturale construite, selon la légende, sur les conseils d’un médium pour accueillir les âmes des victimes du fusil à répétition inventé par son mari. Un même parfum de mystère morbide et de surnaturel se dégage de Blue Prince. A une différence près : rien n’est ici placé au hasard. Ce n’est pas pour rien que plusieurs notes qui traînent sont signées Ann Babbage, l’intendante du lieu – référence au mathématicien anglais Charles Babbage, génie de la cryptographie et précurseur de l’informatique.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les fantômes de Sarah Winchester

L’avis de Pixels :

On a aimé :

  • un jeu d’énigme dans lequel notre environnement est lui-même une énigme ;
  • l’impression d’être à la fin du jeu et, tout d’un coup, découvrir une nouvelle surcouche d’énigmes ;
  • les moments « eurêka ! »

On a moins aimé :

  • la fatigue de devoir assimiler tant d’informations ;
  • s’avouer maintes fois perdu quand on s’appelle Trouvé.

C’est plutôt pour vous si :

  • vous êtes un prince du casse-tête ;
  • vous êtes un lord de l’escape game ;
  • vous êtes un seigneur du déchiffrage.

Ce n’est plutôt pas pour vous si :

  • English is not your cup of tea ;
  • votre premier réflexe face à une porte fermée est d’aller chercher une soluce sur Internet.

La note de Pixels

42, la réponse à la seule question qui compte/46 pièces du manoir.

Réutiliser ce contenu

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.