Une plateforme de quelques mètres, surmontée d’une petite cabine, flotte sur la Seine. A Bougival, dans les Yvelines, près d’un sentier bordé de végétation, se trouve l’une des stations de mesure du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), chargé de la surveillance de la qualité des eaux franciliennes. Un réceptacle triangulaire est immergé dans l’eau. Il abrite un microphone subaquatique capable d’enregistrer les sons produits par les organismes vivants – poissons, crustacés, mollusques – présents dans le fleuve.
Lancé en 2023 pour une durée de trois ans, en partenariat avec la société Suez, le projet de recherche baptisé Sein’Acoustic est un outil de biosurveillance fondé sur l’analyse des sons produits par la faune aquatique pour évaluer l’état écologique de la Seine et de la Marne.
« Chaque espèce produit des sons différents, que l’on peut identifier. On parle de “signature acoustique spécifique” », explique Sabrina Guérin, directrice innovation au SIAAP. Chaque fréquence est associée à un comportement : alimentation, reproduction, déplacements. Pour affiner cette reconnaissance, des écoutes sont réalisées en aquarium avec l’aide de la Cité de l’eau et de l’assainissement du SIAAP à Colombes (Hauts-de-Seine). Les équipes isolent certaines espèces piscicoles et invertébrées afin d’enregistrer leurs sons caractéristiques dans un environnement contrôlé.
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