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Histoires Web mercredi, décembre 24
Bethléem célèbre Noël « dans la peur et l’incertitude »

Jacques Giacaman fait épousseter sa boutique couverte de poussière. L’échoppe, spécialisée dans la vente de petites sculptures d’inspiration chrétienne en bois d’olivier, donne sur la place de la Mangeoire, elle-même face à la basilique de la Nativité, à Bethléem. Elle est restée fermée plus de deux ans, après l’attaque du 7 octobre 2023 par le Hamas, qui a causé 1 200 victimes du côté israélien. Deux ans pendant lesquels la majorité des Palestiniens de Cisjordanie ont limité le nombre et l’ampleur des célébrations officielles, alors qu’Israël menait une guerre d’anéantissement dans la bande de Gaza, y provoquant la mort de plus de 70 000 personnes.

Le 10 octobre, un cessez-le-feu précaire est entré en vigueur dans l’enclave palestinienne. Une accalmie qui touche l’ensemble des Palestiniens et permet à Bethléem de fêter à nouveau Noël, même si la ville de Cisjordanie occupée traverse, comme tout le territoire, une période difficile. « Notre dernière bonne année remonte à 2019. Puis, il y a eu la pandémie de Covid. La guerre de mai 2021 entre Israël et le Hamas. Le tourisme commençait à peine à reprendre quand le 7-Octobre est arrivé. Puis, plus rien. Mais cette année, je rouvre la boutique. J’essaie de relancer l’affaire familiale », explique l’homme de 53 ans, qui précise que sa famille fabrique ces objets depuis quatre générations. A la veille de Noël, il espérait voir une foule nombreuse assister aux célébrations.

Jacques Giacaman devant une de ses boutiques, sur le point de rouvrir après plus de deux ans de fermeture, sur la place de la Mangeoire à Bethléem, en Cisjordanie occupée, le  23 décembre 2025.
La boutique de souvenirs de Jacques Giacaman, rue de la grotte du lait à Bethléem, en Cisjordanie occupée, le  23 décembre 2025.

Mais sur la place de la Mangeoire, l’immense sapin de Noël est presque solitaire, dans la lumière cristalline de l’hiver. A son pied, une grande crèche. Quelques touristes se font photographier devant l’installation. Les Palestiniens des autres villes de Cisjordanie sont rares.

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