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Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a annoncé jeudi 22 mai soir avoir choisi le général de division David Zini comme prochain chef de l’Agence de la sécurité intérieure, Shin Bet, défiant l’interdit que lui avait signifié la veille la procureure générale de l’Etat.

M. Nétanyahou, « a annoncé ce soir sa décision de nommer le général de division David Zini comme prochain chef du Shin Bet », précise un communiqué de son bureau publié alors que commence le week-end des Israéliens.

Pour la procureure générale d’Israël, « il existe un sérieux soupçon [que M. Nétanyahou] ait agi en situation de conflit d’intérêts, et le processus de nomination est vicié ». Gali Baharav-Miara est également conseillère juridique du gouvernement. Dans son communiqué, elle a laissé entrevoir une contestation de cette nomination devant la Cour suprême.

Dans la foulée, le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a appelé jeudi soir le général de division, David Zini, à refuser de prendre la direction du Shin Bet. « Nétanyahou est dans une situation de grave conflit d’intérêt », a écrit le chef du parti Yesh Atid (centre-droit) sur X. « J’appelle le général Zini à annoncer qu’il ne peut pas accepter cette nomination tant que la Cour suprême ne s’est pas prononcée sur cette affaire », a-t-il ajouté.

Recours à la Cour suprême

Selon l’Agence France-Presse, une ONG luttant pour la transparence politique en Israë a annoncé son intention de contester cette nomination devant la Cour suprême. « Il s’agit d’un test crucial pour l’État de droit en Israël », écrit le Mouvement pour un gouvernement de qualité sur son compte X  en faisant référence au défi lancé par M. Nétanyahou à la justice en allant à l’encontre de l’interdiction de la procureure générale.

Le Mouvement annonce qu’il « ne restera pas indifférent face à cette démarche effrontée »« Dans les prochains jours, nous soumettrons une nouveau recours à la Haute Cour de justice contre cette nomination invalide et nous continuerons à résister fermement aux tentatives de défier le système judiciaire », ajoute-t-il.

Nétanyahou campe sur sa ligne

« Le général Zini a occupé de nombreux postes opérationnels et de commandement dans les Forces de défense israéliennes », selon le bureau du premier ministre, qui mentionne son passé de combattant de l’unité d’élite Sayeret Matkal, ou encore de fondateur de la brigade commando, une unité indépendante.

Fils d’émigrés venus de France et petit-fils d’une survivante du camp d’extermination nazi d’Auschwitz, le général Zini est actuellement chef du commandement de cette formation et du corps d’état-major général. Le gouvernement le crédite d’avoir rédigé en mars 2023 un rapport exposant les failles de l’armée israélienne en cas « d’incursion surprise » en Israël à partir de la bande de Gaza.

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Mme Baharav Miara avait interdit mercredi soir à M. Nétanyahou de nommer en l’état un successeur au chef démissionnaire du Shin Bet, Ronen Bar. Arguant d’un « conflit d’intérêts » du premier ministre dans cette affaire, elle avait justifié sa décision en s’appuyant sur un arrêt rendu le même soir par la Cour suprême et jugeant « contraire à la loi » la décision prise en mars par le gouvernement de limoger M. Bar.

Mais le chef de l’exécutif a campé sur sa ligne affirmant qu’il avait bel et bien l’intention de proposer un candidat au vote du gouvernement. M. Nétanyahou affirme que le gouvernement peut décider à sa guise de nommer et renvoyer le chef du Shin Bet, auquel il reproche de n’avoir pas su empêcher l’attaque sanglante du Hamas contre Israël, qui a déclenché le 7 octobre 2023 la guerre à Gaza.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Israël, le réquisitoire du chef du renseignement intérieur, Ronen Bar, contre Benyamin Nétanyahou

Le Monde avec AFP

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