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Benjamin Bernheim est devenu « le ténor des JO » depuis qu’il a participé à la cérémonie de clôture des Jeux olympiques du 11 août, qui le vit, accompagné par le pianiste volant et performeur suisse, Alain Roche, entonner en funambule au Stade de France une mélodie française, l’Hymne d’Apollon, harmonisé par Gabriel Fauré en 1896 (à la requête de Pierre de Coubertin) d’après un chant antique retrouvé à Delphes.

Depuis les années 2010 le chanteur s’est néanmoins imposé sur les grandes scènes lyriques, de l’Opéra de Paris à la Scala de Milan, de Covent Garden au Festival de Salzbourg sans oublier le prestigieux Metropolitan Opera de New York, où il est actuellement programmé dans le rôle-titre des Contes d’Hoffmann d’Offenbach, dont la représentation du 5 octobre sera diffusée en direct et en HD par Pathé Live dans tous les cinémas affiliés. Nous avons rencontré l’artiste de 39 ans, qui vient de publier, chez Deutsche Grammophon, Douce France, un magnifique album exclusivement consacré à la mélodie française, avant de se produire en récital à l’Opéra de Paris, le 24 novembre.

Etes-vous revenu de votre envolée nocturne dans le ciel du Stade de France, où vous avez justement interprété une mélodie française de Gabriel Fauré ?

Non sans difficulté je dois dire, tant ce moment hors du temps m’a profondément marqué. Mais il m’a fallu atterrir très vite pour assurer quelques jours plus tard la première des Contes d’Hoffmann d’Offenbach, dont je chantais le rôle-titre au Festival de Salzbourg.

Après deux premiers disques consacrés à l’opéra, vous abordez avec « Douce France » le domaine particulier de la mélodie française. Pourquoi ?

Comme tous les chanteurs, j’ai étudié en parallèle l’opéra et le répertoire de la mélodie française et du lied allemand. Ce sont deux mondes distincts, mais il convient quand même de faire d’abord ses preuves à l’opéra. C’est ainsi que mon premier disque, un florilège d’airs français et italiens, était conçu comme une carte de visite afin d’entrer dans la discographie. Le deuxième, Boulevard des Italiens (2022), a résulté d’un travail historique et dramaturgique développé avec le Palazzetto Bru Zane autour du Paris lyrique du XIXe siècle qui vit les compositeurs transalpins – Puccini, Donizetti, Verdi, Spontini, Cherubini, Mascagni – se risquer à composer en français. Ce troisième album est plus personnel. Il y a beaucoup de moi, de ma nostalgie, de mes fêlures, de mes blessures.

Vous avez choisi d’interpréter les très connues « Nuits d’été », de Berlioz, et le plus confidentiel « Poème de l’amour et de la mer », d’Ernest Chausson. Quels ont été les critères de sélection ?

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