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La justice belge enquête sur des viols ou des agressions sexuelles dont ont été victimes sous l’effet de drogues au moins une quarantaine de femmes ayant fréquenté des cafés et des établissements de nuit de Courtrai (nord-ouest), a précisé, jeudi 27 mars, le parquet de Flandre occidentale.

« Il y a déjà 41 victimes identifiées sur la période allant de décembre 2021 à décembre 2024, et l’enquête se poursuit pour en identifier éventuellement d’autres », a déclaré à l’Agence France-Presse Griet De Prest, porte-parole du parquet. Ces femmes auraient été droguées à leur insu, vraisemblablement avec de la kétamine mélangée à leur boisson, alors qu’elles consommaient dans ces établissements.

L’enquête a mené à l’incarcération d’un suspect, jeudi, selon la même source. Il s’agit d’un des trois patrons de café considérés comme les principaux protagonistes dans ce dossier. Un deuxième gérant d’établissement devait à son tour être présenté dans la journée au juge d’instruction chargé de l’enquête. Le troisième a été remis en liberté après les interpellations effectuées mardi et mercredi.

Ces hommes sont soupçonnés de viol, d’« atteinte à l’intégrité sexuelle » et d’« administration intentionnelle de substances nocives ayant entraîné une incapacité », a souligné le parquet.

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Echanges sur leurs expériences

Les enquêteurs soupçonnent les patrons de café d’avoir discuté ensemble de la manière d’agresser leurs victimes. « Ils se connaissaient et échangeaient leurs expériences », a déclaré un autre porte-parole du parquet à la télévision publique flamande VRT.

« Il est question de shots d’alcool que les jeunes femmes se voyaient offrir, souvent avec un goût d’amaretto, elles se retrouvaient comme anesthésiées et se réveillaient le lendemain matin dans un lit inconnu ou dans leur propre lit avec des traces évidentes d’abus sexuels », a ajouté ce porte-parole, Tom Janssens.

Interrogé par les députés à la Chambre, le ministre de l’intérieur belge, Bernard Quintin, a dénoncé des faits « inacceptables ». « Les femmes doivent pouvoir sortir en toute sécurité, où elles veulent, quand elles le veulent », a affirmé ce libéral francophone.

Il a aussi déploré l’absence de toute « réglementation européenne uniforme » sur la commercialisation de la kétamine. « Si la drogue peut être obtenue facilement et bon marché, il devient plus facile de commettre des délits », a poursuivi le ministre.

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La kétamine est un puissant anesthésiant utilisé notamment par les vétérinaires et qui est détourné à des fins stimulantes ou euphorisantes.

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Le Monde avec AFP

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