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Les grandes banques françaises font-elles des exceptions à leurs promesses d’arrêter tous les financements au secteur du charbon au point de se voir reprocher des pratiques « trompeuses » ? C’est la question que pose l’organisation non gouvernementale Reclaim Finance dans un rapport publié mardi 15 octobre.

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Tout en reconnaissant les efforts accomplis par les quatre principaux acteurs hexagonaux (BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale et BPCE, maison mère de Natixis), l’ONG met en cause plusieurs « failles » dans leurs politiques de sortie du charbon.

Ces engagements, pris à partir de 2016 dans le sillage de l’accord de Paris sur le climat, ont fait et continuent de faire l’objet de mises à jour régulières, avec comme constante un double objectif partagé par les quatre groupes : la fin de toute exposition des portefeuilles de crédit des banques au charbon, en 2030 pour les pays de l’OCDE et de l’Union européenne, et en 2040 pour le reste du monde.

Ces choix ont déjà eu des effets indéniables puisque Reclaim Finance elle-même prend acte d’une diminution de 59 %, à 924 millions de dollars (environ 848 millions d’euros), entre 2019 et 2023 des financements (prêts et participations à des émissions d’actions ou d’obligations) des quatre grandes banques françaises aux entreprises de la Global Coal Exit List, le recensement des 1 400 principaux acteurs du secteur du charbon thermique établi par l’ONG allemande Urgewald.

« Un écart entre la parole et les actes »

A titre de comparaison, les financements des banques chinoises ont atteint 88 milliards de dollars en 2023 et ceux des banques américaines 20 milliards selon le décompte d’Urgewald publié en juin. « On ne nie pas le fait qu’on avance, on ne dit pas qu’il ne s’est rien passé depuis 2020, explique Yann Louvel, analyste de Reclaim Finance. Mais il y a un écart entre la parole et les actes : c’est clairement problématique de continuer à soutenir financièrement des groupes qui continuent d’exploiter de nouvelles mines et de construire de nouvelles centrales à charbon. »

L’ONG dénonce notamment une application des politiques d’exclusion des banques aux sociétés directement actives dans le charbon mais pas à leur maison mère, des exemptions si l’entreprise développant un projet de charbon possède moins de 50 % de celui-ci ou encore des décisions de crédit fondées sur des documents confidentiels.

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Elle reproche ainsi aux banques des soutiens financiers à vingt-six groupes du secteur du charbon « problématiques », parmi lesquels le japonais Mitsubishi ou le sud-coréen Posco, qui continuent de développer des capacités de production électrique au charbon, le géant minier Glencore, qui augmente ses capacités de production annuelle de charbon, ou les compagnies d’électricité américaines American Electric Power et NRG Energy, « pour lesquelles aucune date de sortie du secteur n’est connue ».

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