« Bandits, bandits », sur Apple TV+ : le voyage dans le temps décliné pour les enfants

APPLE TV+ – À LA DEMANDE – SÉRIE

Comme beaucoup d’autres secteurs, le voyage temporel a été profondément affecté par l’irruption du numérique. Là où il fallait jadis emprunter le métrage de productions passées pour représenter l’éruption du Vésuve en 79 où le champ de bataille d’Azincourt en 1415, il suffit aujourd’hui de solliciter poliment une intelligence artificielle pour qu’elle vomisse des images de Troie en feu ou d’une chasse au mammouth. Cette démocratisation du voyage dans le temps profite à toutes les couches de la population, même aux enfants, public cible de Bandits bandits.

On aura reconnu le titre d’un film merveilleux, de ceux qui laissent croire que la magie est de ce monde, réalisé par Terry Gilliam en 1981. Les premières séquences affirment cette filiation : un petit garçon anglais prénommé Kevin (ici interprété par Kal-El Tuck) voit son obsession pour l’histoire récompensée lorsqu’une troupe de voleurs fait irruption dans sa chambre à coucher et l’embarque dans un périple frénétique qui va du dernier âge glaciaire à l’époque géorgienne, en passant par la peste noire.

Jeune héros aventurier

Les temps ont changé, on n’est plus là pour rester bouche bée et les yeux brillants face à l’inventivité sans limites d’un cinéaste en pleine possession de ses moyens. En 2024, on ne cherche pas à cristalliser le désir du public en l’émerveillant, on se contentera d’amuser les adultes en parodiant les genres cinématographiques et de faire rire les enfants blasés en mettant en avant un jeune héros dont l’apparence de bon élève dissimule un aventurier hors pair.

Cet avatar épisodique de Bandits bandits a pour créateurs le duo néo-zélandais que constituent le réalisateur Taika Waititi (Thor : Ragnarok, Jojo Rabbit) et l’acteur et scénariste Jemaine Clements (Flight of the Conchords, What We Do in the Shadows) auquel s’est joint le showrunner britannique Iain Morris. Waititi s’est attribué le rôle de l’Etre suprême, auquel les bandits emmenés par Penelope (Lisa Kudrow) ont dérobé une carte du temps que convoite également le Mal qu’incarne Jemaine Clement.

Pour sauver ses parents benêts et attendrissants, Kevin suit les bandits qui se distinguent par leurs piètres talents de voleurs. Les stations de leur parcours se répartissent également entre les plus grands succès de l’histoire du genre humain (la guerre de Troie, la Prohibition à New York) et des épisodes plus méconnus, histoire de rééquilibrer un répertoire hollywoodien traditionnellement occidentalo-centré. C’est ainsi qu’un joli épisode (le sixième) voit la petite troupe se joindre aux milliers de pèlerins que l’empereur du Mali, Mansa Musa (1312-1337), alors l’homme le plus riche du monde, emmène vers La Mecque. Plus tôt, une halte chez les Mayas a fait justice de la vision sanguinolente qu’en avait donnée Mel Gibson dans Apocalypto.

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